Hyènes
Adapté de La Visite de la vieille dame, pièce de Dürrenmatt, Hyènes raconte le cal- vaire de Draman, épicier à Colobane, et de ses congénères. Une de ses anciennes idylles, Linguère Ramatou, rentre d’un exil volontaire. Draman l’avait jetée dans l’op- probre après l’avoir engrossée. Elle se convertit alors à la prostitution dans divers pays occidentaux et, devenue plus riche que la Banque mondiale, rentre, majes- tueuse, à Colobane. Elle est revenue au pays pour se venger de son ancien amant et laver son honneur. L’épicier a, jadis, payé de faux témoins pour rejeter la paternité de l’enfant qu’il lui avait fait. Avec son second long-métrage, Djibril Diop Mambéty signe un film remarquable sur l’avidité, la lâcheté de tous les habitants d’un village qui perdent la tête, prennent en grippe Draman qui voit le monde s’écrouler autour de lui. L’incrédulité gagne le spectateur, la folie est au rendez-vous. Hyènes est un chef d’œuvre du cinéma africain à découvrir ou à revoir pour rendre hommage à un cinéaste qui n’a cessé de montrer au monde les qualités mais aussi les travers de la société sénégalaise.
Festivals & prix
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Revue de presse
«Es erscheint schon fast wie eine intellektuelle Herausforderung, wenn Djibril Diop Mambety Dürrenmatts "Besuch der alten Dame" in die Sahelzone verlegt. Denn es ist durchaus bemerkenswert, wie aus dem absurden Theaterstück, ohne dass es aufdringlich wirken würde, eine fröhliche Parabel über die Verlockungen des Kolonialismus wird. Nicht das Geld der alten Dame ist es, was die Honoratioren des verarmten dorfes ihre Prinzipien vergessen läßt, es sind die Luxusgüter der Ersten Welt, die die Bewohner der Dritten zu Hyänen macht. "Hyènes" ist denn auch der treffende und durchaus selbstkritische Titel dieses schönen Films.» Peter Buchka, Süddeutsche Zeitung
«Der Film bleibt oft am Dialogischen und Theaterhaften kleben und schmälert durch Vereinfachungen und Kürzungen die Psychologisierung der Personen und die Skurrilität der Geschichte.» Zoom
«Each film by Djibril Diop Mambéty is about the nuisance of money. With relish he describes the feverish greed of the inhabitants. Linguère offers credits wherever she goes, turning Colobane into a madhouse. A strategy reminiscent of the IMF (International Monetary Fund), but with Djibril Diop Mambéty, the criticism is always coupled with roaring laughter.» Pierre-Alain Meier
«La littérature de Dürrenmatt a pour objet le monde, le nôtre, le vingtième siècle occidental, où se creuse le gouffre infini, l’énigme du mal. Il n’a pas prétendu y apporter la lumière, mais l’ouvrir plus profondément, par un jeu de paraboles où le mystère s’enroule dans des formes de plus en plus inquiétantes, entre farce et tragédie. La Visite de la vieille dame rendit célèbre Friedrich Dürrenmatt dans le monde entier. On voulut lire dans cette parabole sans leçon une dénonciation du pouvoir de l’argent, du conformisme social, de la lâcheté bourgeoise. Ce fut au prix de sim- plifications qui effarèrent son auteur au point qu’il en donna une nouvelle version qui brouillait les pistes morales, de façon que la pièce ne pût être 1 récupérée 2 par personne. Dürrenmatt se donne pour mission de dénoncer la façon dont les tares de la société corrompent les individus. Il revendique un 1 théâtre populaire 2, clair dans son propos et qui éveille les consciences. Si Dürrenmatt fut un dissident permanent dans son propre pays, la Suisse, où il vivait comme un émigré de l’intérieur qui préfère le confort à l’ascétisme parce qu’il le jugeait pour lui-même plus propice à sa créativité, il fit en sorte de ne pouvoir être assimilé à aucune idéologie et fut donc accusé par les uns de conservatisme, par les autres de gauchisme, respecté par les gens de culture qu’il considérait d’un oeil ironique, craint par les autorités que sa propre autorité intellectuelle renvoyait à leur nullité dans l’ordre de l’esprit. Michel Contat, Le Monde
«This wicked tale, told with wit and irony has the ingredients of a crowed-pleaser.» Village Voice
«Réflexion amère et désabusée sur la fonction corruptrice de l’argent, le conformisme social et le colonialisme, cette ample fable fera date dans l’histoire du cinema africain.» Jean Roy, L’Humanité
«La mise en scène de Djibril Diop est particulièrement efficace dans la mesure où elle est très occidentale dans son rythme soutenu et son découpage ; elle conserve néanmoins une couleur profondément africaine par la musique de sa langue, la saveur de ses dialogues et l’interprétation de ses acteurs.» La Libre Belgique
«Hyenas is the most exhilarating mix of exotica, comedy and tragedy since 1959’s Black Orpheus.» Larry Worth, New York Post
«Il y a entre Dürrenmatt et Diop une affinité plus profonde. Ils sont l’un et l’autre des conteurs. D’où le style du film qui semble un récit à mille voix et qui impose aux comédiens gestes et et stéréotypes corporels suggérés par les légendes tradition- nelles. Une certaine emphase dans la voix, un naturel d’attitude poussé vers la caricature, mais révélateur d’un caractère particulier. La Visite de la vielle dame devient une fable folklorique fascinante.» Claude Baignères, Le Figaro
«Mambéty a filmé cette tragédie de manière simple et directe, assez primitive même quant à son sens irrégulier de la narration. Il lui a donné beaucoup de force, surtout dans les scènes finales ; il sait refuser la fin commode imposée par Zanuck à la version hollywoodienne de l’œuvre de Dürrenmatt.» José Luis Garner, La Vanguardia
«Hyènes est une magnifique réflexion sur le pardon, la vengeance, la vanité et le pouvoir.» Eric Libiot, Première
«In Hyenas, Djibril Diop Mambéty’s pungent adaptation of The Visit, the setting has been moved from Europe to Africa. Although the film, keeps the outlines of the Dürrenmatt play intact, the change of locale lends the tale a new political dimension. The vengeance that the richest woman in the world brings to the dusty African village of her birth is an avalanche of irresistible eastern paraphernalia that will eradicate the area’s tribal culture.» Stephen Holden, New York Times
«Matthias Kälin’s cinematography is high quality, capturing both village color and the golden African desert in sharp images.» Deborah Young, Variety