Une famille respectable
Invité par l’université de Shiraz pour donner un enseignement, Arash se trouve en Iran après plus de 20 ans d’absence. Son retour coïncide avec l’agonie de son père avec qui il avait perdu tout contact. Il se laisse convaincre par son neveu Ahmed de lui rendre une dernière visite. Thriller avec tous les attributs du genre: angoisse, suspens et coup de théâtre.
C’est un portrait au vitriol d’une société pour le moins angoissante que nous propose, pour son premier film, Massoud Bakhshi. Le ton est donné dès la première séquence, haletante, oppressante, confuse, de l’enlèvement d’Arash. A Shiraz, il loge chez sa mère qui, elle, vit dans le souvenir de son autre fils, Amir, le frère aîné d’Arash, mort durant la guerre contre l’Irak. La fortune de son père agonisant suscite des convoitises de tous côtés, Arash, seul fils vivant, devenant malgré lui, le centre, puis la victime, d’intrigues sanglantes.
Cette atmosphère de film noir, qui prévaut dans Une famille respectable (Yek khanévadéh-e Mohtaram), est dominée par la mémoire pesante de la guerre entre l’Irak et l’Iran, au début des années 80. Le souvenir des «martyrs» est entretenu par le pouvoir alors que les familles pleurent toujours leurs chers disparus. Cependant, la guerre a eu aussi ses profiteurs, dont le père d’Arash. En arrière-fond, nous parviennent les échos de la contestation – et de sa répression. Et cette dernière prend une forme sournoise, car il s’agit aussi d’une lutte sourde pour le pouvoir. Thriller passionnant, Une famille respectable est en plus un document révélateur sur la société iranienne aujourd’hui.
Martial Knaebel
Festivals & prix
Quinzaine des réalisateurs Cannes 2012
Abu Dhabi Filmfestival, Specail Jury Prize
Seattle, 39th Seattle International Film Festival
Torino, 30° Torino Film Festival
Tallinn, 16th Tallinn Black Nights Film Festival
London, 56th BFI London Film Festival
Vancouver, 31st Vancouver International Film Festival
Fiche technique
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Revue de presse
«Etonnant cinéma iranien! A peine un réalisateur trop critique muselé qu’un autre reprend le flambeau… Documentariste passé à la fiction, Massoud Bakhshi signe avec Une Famille respectable un film plus frontal que jamais, soutenu par le fonds suisse Visions Sud-Est et présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes.» Norbert Creutz, Le Temps
«Diese neuen, nervösen Thriller aus dem arabischen und persischen Raum mögen zurzeit noch Geheimtipps sein, aber sie sind in den meisten Fällen weit spannungsgeladener als die vergleichsweise konventionellen US-Thriller der Jetzt-Zeit.»
Georges Wyrsch, SRF
«Film de mafia, métaphore sociale, Une famille respectable se lit comme mythe contemporain. A l'image des grandes dynasties antiques, il pose la faute d'un homme faisant peser le poids d'une malédiction sur les générations suivantes.» Noémi Luciani, Le Monde
«Massoud Bakhshi utilise les ficelles d'un film de genre pour cerner une réalité politique et sociale. C'est habile et convaincant.» Pierre Murat, Télérama
«Tout au long de cette fresque familiale maquillée en thriller rageur subsiste une sorte d'urgence vitale. Jamais la caméra de Bakhshi n'est en repos, saisissant l'inquiétude du climat iranien à chaque instant. Arash semble un héros dépassé par les événements, manipulé par un destin qui remonte à son enfance.» Le Figaro
«Il fut l’une des révélations lors du dernier Festival de Cannes. Une famille respectable prend le prétexte du retour au pays d’un de ses enfants parti faire ses études à l’étranger pour pénétrer à la vitesse d’un taxi roulant à vive allure dans les rues étroites de Téhéran. Film de genre, construit comme un thriller qui n’a rien à envier à ceux imaginés outre-Atlantique, le film avance au rythme d’une course-poursuite contre la maladie mondiale qui gangrène beaucoup de sociétés – la corruption – et contre la fuite du temps, usant de flash-back comme autant d’indices distillés intelligemment pour que 
le spectateur avance dans cette narration rondement menée.» Marie-José Sirach, L'Humanité