Un Homme intègre

Reza et sa femme se sont installé·es en province, espérant échapper à la corruption de la capitale. Lui a créé une pisciculture, elle enseigne. Las, une compagnie convoite le terrain où se situe leur ferme. Mais Reza refuse toujours la compromission, seul face à tout un système. Le récit de Mohammad Rasoulof est, lui aussi, sans concession, tant il nous plonge dans un thriller politique à la portée universelle.

Mohammad Rasoulof n’attend pas, dès les premières images, on perçoit quelle sera l’intrigue. Reza, en face d’une banque, est avec un des employés lui expliquant comment contourner les règles et ne pas rembourser ses dettes. On imagine le courage qu’il a fallu à toute l’équipe de tournage – technicien·nes et acteur·trices y compris – pour se lancer dans la réalisation d’un tel brûlot politique. Car dans Un Homme intègre, on appelle un chat un chat. La corruption qui gangrène quasiment toute la population de cette province y est décrite sans ambiguïté aucune. Ce franc-parler a l’immense mérite de rendre l’intrigue fluide et intelligible même pour un public qui ne serait pas au fait de la politique iranienne.

Cependant, Rasoulof ne se contente pas de ce constat politico-social. Ses personnages sont faits de chair et de sang. Ils ne peuvent pas être simplement tout d’une pièce. Comment peuvent-ils réagir et se défendre face aux attaques multiples auxquelles ils font face? Les drames intimes se mêlent alors aux conflits économiques. Voici alors une autre qualité qui fait de Un Homme intègre un vrai film à suspense où les protagonistes se démènent pour survivre. Le récit est porté par une image très naturaliste, une bande son ultra-minimaliste qui ne garde que les bruits de la nature qui laissent au spectateur le temps de se concentrer sur l’intrigue elle-même. Il ne fait aucun doute que le film est destiné avant tout au public de son pays. Profondément enraciné dans la vie iranienne, le film développe pourtant une réflexion plus universelle: jusqu’à quel point un homme peut-il conserver son intégrité en luttant contre un système corrompu?
Martial Knaebel

Festivals & prix

Cannes 2017
Prix du Meilleur film Un Certain Regard
Chicago International Film Festival
Best Screenplay Silver Hugo

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Fiche technique

Titre original
Lerd
Titre
Un Homme intègre
RĂ©alisation
Mohammad Rasoulof
Pays
Iran
Année
2017
Scénario
Mohammad Rasoulof
Montage
Meysam Muini, Mohammadreza Muini
Musique
Peyman Yazdanian
Image
Ashkan Ashkani
DĂ©cors
Saeid Asadi, Mahsa Gharehkhani
Production
Mohammad Rasoulof
Formats
Blu-ray, DCP
Durée
117 min.
Langue
Farsi/d/f+i
Interprètes
Reza Akhlaghirad (Reza), Soudabeh Beizaee (Hadis), Nasim Adabi, Zeinab Shabani, Missagh Zareh, Mehdi Mehraban, Majid Potki, Zhila Shahi, Bagher Yekta, Sepehr Ebadi

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Revue de presse

«Der Film entfaltet sich in souverän konstruierten Bildern und mit gut geölter erzählerischer Präzision. Rasoulof genügen einige wenige Blickwechsel und Gesten, um eine Geschichte der Initimität und des Begehrens zu evozieren.» Lukas Foerster, WOZ

«Überleben in der Korruption: Der iranische Regisseur Mohammad Rasoulof schuf mit A Man of Integrity eine spannende und herausfordernde Parabel über eine Welt, die von Korruption beherrscht wird.» der-andere-film.ch

«Dank grossartiger Bildsprache nie plakativ. Die beeindruckende Geschichte eines Mannes, der auch in seiner selbstgesuchten Idylle vom Staat nicht in Ruhe gelassen wird.» Geri Krebs, Obwaldner Zeitung

«Packendes Kino! Der Film erzählt eindrücklich, wie korrupte Kartelle durch Macht und Geld das Leben im Iran beherrschen. Der Film von Mohammad Rasoulf ist visuell sehr schön gemacht.» Radio 3fach

«Eine Geschichte, die bis zur letzten Minute fesselt.» Laura Lots, Neue Wege

«Starkes Kino aus dem Iran: Mohammad Rasoulof erzählt von einem, der sich Korruption und Gewalt widersetzt.» Kultur-Tipp, Urs Hangartner

«Der Schatz des Iran sind die stillen Helden, die sich dem Terror und der Willkür-Herrschaft nicht beugen. Zu ihnen zählt auch der Regisseur Mohammad Rasoulof.» Thomas Lachenmaier, factum

«Eine beklemmende Atmosphäre und ständige Ungewissheit durchziehen den Film und widerspiegeln eindrücklich das Leben innerhalb eines autoritären Staates.» Dario Pollice, Aargauer Zeitung

«Mit seiner unverhohlenen Kritik an der iranischen Gesellschaftsordnung hat Mohammad Rasoulof einen weiteren Film geschaffen, der in seiner Heimat verboten ist. Zum Glück können wir ihn sehen!» Natalie Fritz, Medientipp

«Filmer l’intégrité, sa rudesse pierreuse, sans que le personnage se transforme en insipide héraut du bien : tel est l’un des enjeux relevés haut la main par Mohammad Rasoulof.» Libération

«Le film de Mohammad Rasoulof articule beauté et courage en prenant des accents kafkaïens.» 24 Heures, Boris Senff

«Brillant.» Paris Match

«Un grand film.» L'Obs

«Thriller kafkaïen saisissant.» Le Figaro

«Insensiblement d’abord, puis avec une énergie de plus en plus évidente, Rasoulof accélère le rythme de son film pour amener Reza au bord d’un choix aussi inévitable que cruel: restera-t-il un homme intègre, affrontera-t-il ses ennemis sur leur terrain? Dans la forme, la réponse qu’apporte le scénario de Rasoulof est d’une ­habileté étourdissante. Sur le fond, elle n’incite guère à l’optimisme.» Le Monde

«Mohammad Rasoulof, lui-même victime du régime des mollahs, signe un grand film.» Télérama