Kick Off

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Des réfugiés occupent le stade de Kirkouk, n’ayant toujours pas trouvé de lieu où vivre. Deux amis passionnés de football veulent monter, après la victoire de l’Irak à la coupe asiatique, un tournoi entre Turcs, Arabes, Kurdes et Assyriens. Mais rien n’est simple en Irak. Dans un style enlevé, Shawkat Amin Korki livre une comédie dont la fraîcheur et l’humour soulignent d’autant plus le destin tragique de ces réfugiés dans leur pays.

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La joie de jouer
En réalisant Kick Off, le jeune cinéaste kurde Shawkat Amin Korki réussit, avec peu de moyens et, surtout – car leur présence crève l’écran –, des acteurs nonprofessionnels, à exprimer la réalité d’une situation où la nécessité de la survie n’empêche pas de vouloir vivre. C’est-à-dire aussi aimer et jouer. Et ces
acteurs le démontrent eux-mêmes, laissant voir leur propre joie de jouer, en faisant parfois des tonnes, pour notre plus grand plaisir. Aucun artifice pourtant, pour nous faire oublier la guerre et l’occupation: le bruit récurrent d’un rotor d’hélicoptère, le son des bombes, au loin, le petit frère d’Asu qui se traîne sur une jambe, une mine lui ayant enlevé l’autre, la situation précaire de ces réfugiés dans le stade. C’est ce stade qui sera d’ailleurs le lieu unique de l’action, dont les tribunes sont les remparts, protection hypothétique contre les agressions du monde extérieur. Le réalisateur nous en fera découvrir quasiment tous les recoins, montrant l’ingéniosité de leurs occupants à les utiliser. Korki ne nous cachera pas non plus les difficultés de coexistence entre les différentes nationalités, au moment de trouver un arbitre pour le tournoi d’Asu et Sako. Mais, là encore, il usera du ton de l’humour. Le choix du noir et blanc à la fois apporte une touche vériste, proche du documentaire – certaines scènes donnent l’impression du « direct », accentué par le sentiment d’improvisation qu’elles laissent – sentiment qu’il faut prendre ici dans un sens positif: car il apporte une telle vie au récit. Paradoxalement, cette absence de la couleur rappelle également certaines vieilles comédies italiennes des années cinquante avec leurs personnages haut en couleurs. S’il fallait trouver un film pour nous faire aimer l’Irak et les Irakiens, ce serait Kick Off qu’il faudrait choisir. Sans discussion.
Martial Knaebel

Festivals & prix

Pusan International Film Festival:
Best movie, New Currents Award
Preis der Int. Filmkritik /Prix Fipresci
Dubai International Film Festival
Golden Horse Awards: Special mention

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Fiche technique

Titre original
Kick Off
Titre
Kick Off
RĂ©alisation
Shawkat Amin Korki
Pays
Iraq
Année
2009
Scénario
Shawkat Amin Korki
Montage
Mastaneh Mohajer
Musique
Mohamad-reza Darvishi
Image
Salem Salavati
Son
Hosein Ghorchian, Alireza Alaviyan
DĂ©cors
Hassan Ali
Production
Narin Film & NHK, Shawkat Amin Korki
Formats
35mm, DVD
Durée
81 min.
Langue
Kurdisch, Arabisch, TĂĽrkisch, Englisch/d/f

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Date(s) de projection Projection(s)
Organisation

Revue de presse

Die Festivaljury Pusan unter dem Franzosen Jean-Jacques Beineix notierte: «The jury, unanimously, chose to reward KICK OFF for its realistic, unexpected and poetic, almost surrealistic, vision to depict the precarious and hard life of a Kurdish Iraqi community who takes refuge in a football stadium. If the observation is dark and desperate, Shawkat Amin KORKI also reveals to us the great desire of his people to live, their ingenuity and struggling spirit. This simple movie and yet, full of imagination and strength, the director depicts the daily life of this struggling community which mobilizes for the preparation of an intercommunity football game. KICK OFF consecrates the emergence of a director whose talent is unanimously greeted by the jury.» Und die FIPRESCI-Jury meinte: «The jury decided that the FIPRESCI award for the best film goes to Kick Off by Shawkat Amin KORKI (Iraq), for its poetic and creative treatment of tough life in multiethnic surroundings of nowadays’ Iraq, given with a personal and human touch.»