Limite
Un homme et deux femmes evoquent leur passe sur un canot en plein milieu de l'ocean.
Création étonnante, Limite est le seul long métrage du réalisateur et auteur brésilien Mário Peixoto, réalisé alors qu'il n'avait que vingt-deux ans. Inspiré d'une photographie obsédante d'André Kertész en couverture d'un magazine français, ce chef-d'œuvre silencieux d'avant-garde est centré sur un homme et deux femmes perdus en mer, leur passé se déroulant à travers des flashbacks propulsés par la musique d'Erik Satie, Claude Debussy, Igor Stravinsky, et d'autres. Limite, une des premières œuvres du cinéma indépendant latino-américain, a été très difficile à voir pendant la plus grande partie du XXe siècle. C'est une réalisation pionnière qui continue à captiver par sa poésie visuelle intemporelle.
Fiche technique
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Revue de presse
«Dans les années 1920, Mário Peixoto est fortement influencé par la culture européenne, notamment par le cinéma russe, allemand et la production française d’avant-garde. Mais c’est une photographie d’André Kertész, publiée à la une du magazine Vu, qui lui inspire la trame de Limite : le visage d’une femme étreinte par les mains menottées d’un homme. Il élabore le scénario d’une pensée en images et tente d’entremêler divers champs visuels à travers des thèmes et des symboles, façonnant ainsi une structure de récit troublante. Il propose son scénario à ses deux amis réalisateurs, Humberto Mauro et Adhemar Gonzaga, qui l’encouragent à réaliser le film lui-même et lui recommandent les talents en photographie d’Edgar Brazil. Le film est tourné à Mangaratiba et sur la côte de l’État de Rio de Janeiro entre mai et octobre 1930. En tissant entre eux les destins funestes de ses personnages à la dérive, Mário Peixoto réalise un film sensible sur le passage du temps et la condition humaine. Projeté lors d’une séance organisée par le Chaplin Club à Rio de Janeiro en mai 1931, le film reçoit un accueil favorable de la critique mais il est rejeté par le public et ne connaîtra pas d’exploitation commerciale. Poème cinématographique maudit, longtemps invisible, il a pourtant suscité la curiosité des cinéphiles avant d’être enfin considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma muet brésilien.» Samantha Leroy