Nabat

Nabat vit avec son mari Iskander dans une maison éloignée du village où elle amène tous les deux jours le lait de leur unique vache. C’est leur seul revenu car Iskander est grabataire. A l’extérieur, c’est le son des canons et des explosions, particulièrement violents la nuit où meurt Iskander. Lorsqu’elle retourne au village, elle trouve complètement déserté. Seule, elle n’a plus pour voisine qu’une louve qui rôde aux alentours.

La guerre dont il est question est celle qui opposa l’Azerbaïdjan et l’Arménie pour le Haut-Karabakh où une trêve fut signée en 1994 sous l’égide de la Russie. Nabat débute comme une chronique sociale au traitement minimaliste. Déjà là, c’est beau. Survient la mort d’Iskander dans une atmosphère fantastique. L’enterrement du défunt qui suit sera héroïque, filmé de manière sublime, à vous prendre aux tripes.

A partir là, la chronique sociale laisse la place à quelque chose d’une tout autre dimension, de l’ordre de l’allégorie mystique ou prophétique. Le lendemain de l’enterrement, Nabat retourne dans au village qui est totalement désert, abandonné de toute évidence à la hâte. Elle visite chaque maison où elle retrouve le même chaos de choses laissées sur place, un véritable décor de film catastrophe. Les premiers gestes de Nabat paraissent alors étranges, hors de toute logique. Aurait-elle perdu la raison? La lumière se fera dans une conclusion aussi étonnante que le reste du film. Bourré d’allusions subtiles, citant ouvertement Tarkovski, Nabat est une prodigieuse surprise, alliant un brio dans la mise en scène formelle à une éloquence ardente dans son propos.

Festivals & prix

Submission to the 87th Academy Awards for Best Foreign Language Film

71st Venice International Film Festival, Orizzonti

50th Chicago International Film Festival, World Cinema

38th São Paulo International Film Festival, Brazil

27th Tokyo International Film Festival

63rd International Filmfestival Mannheim-Heidelberg

45th International Film Festival of India, Goa

14th Marrakesh International Film Festival, Morocco

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Fiche technique

Titre original
Nabat
Titre
Nabat
Réalisation
Elchin Musaoglu
Pays
Azerbaïdjan
Année
2014
Scénario
Elkhan Nabiyev & Elchin Musaoglu
Montage
Babak Shirinsefat
Musique
Hamed Sabet
Image
Abdulrahim Besharat
Son
Sasan Nakhaei, Bahman Ardalan
Costumes
Safura Manafova
Décors
Shahin Hasanli
Production
Azerbaijan Film
Formats
Blu-ray, DCP
Durée
105 min.
Langue
Aserbaidschanisch/d/f
Interprètes
Fatemeh Motamed Arya (Nabat), Vidadi Aliyev (Iskaneder), Sabir Mamadov (Major), Farhad Israfilov (Davud)

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Date(s) de projection Projection(s)
Organisation

Revue de presse

«Ein hochpoetischer Film.» Filmfestival Mannheim

«Eine wunderschön gefilmte, melancholische, ein wenig märchenhafte und manchmal humorvolle Geschichte - ein Meisterwerk.» Tages-Anzeiger

«Elchin Musaoglu schuf einen auch formal berückenden Film, der mehr als einmal den russischen Meister Tarkowski zitiert.» Kulturtipp

«Jedes Bild ist voll Menschlichkeit, ist schön, weil es wahr ist. Ein Meisterwerk!» Seniorweb

«Die Schlusszene bringt Licht ins Ganze und überrascht ebenso wie der Rest des Films.» Film demnächst

«Dokumentarfilmer Elchin Musaoglu hat ein stilles Drama inszeniert um Hoffnung in der Verlorenheit.» Blick

«Eine eindringlich schaurig-schöne Parabel über die Erhaltung von Reststolz in Zeiten des Krieges.» P.S., Thierrry Frochaux

«Nabat ist das Symbol für Frieden und Widerstand. Der Film widerspiegelt die Vergänglichkeit und gleichzeitig die Hoffnung mit hochpoetischer Kraft und Stärke. Beeindruckend sind die ausdrucksstarken Bilder mit intensivem Nahblick und die grandiose Kameraführung.» Reformierte Presse

«Elchin Musaoglu - Meister des Hintergründigen und Symbolischen.» Movie News

«In manchen Momenten erinnert Musaoglu an die poetisch-epischen Filme des Griechen Theo Angelopoulos. Die Stärke des unspektakulären Films liegt in der Stille, in seiner Intensität und Intimität – ein poetisches Bilderwerk, das am Ende vom Schnee zugedeckt wird.» Cineman

«Der grossartig komponierte und erzählte Film wandert von Festival zu Festival und holt sich mit seiner formalen Perfektion und seiner menschlichen Tiefe verdiente Preise. Unter den Filmen, die in der letzten Zeit bei uns angelaufen sind, steht ihm formal wohl «Winter Sleep» von Nuri Bilge Ceylan am nächsten, auch wenn dieser mehr Psychologie und weniger Symbolik enthält als Nabat. Ruhe, Stille, Dichte, Fülle sind seine Eigenschaften. Jedes Bild ist voll Menschlichkeit, ist schön, weil es wahr ist. Mit seiner Langsamkeit und Askese lädt uns Musaoglu zu einem anderen Rhythmus ein, als wir ihn sonst im Kino und im Alltag erleben. Schon nach einer Viertelstunde scheint unser Herz langsamer zu schlagen als üblich. Wir werden eingeladen, Nabat auf ihrem Weg durch die Welt des Krieges zu folgen, in welche sie, wie in der katholischen Osterliturgie, das Licht bringt: «Lumen ad revelationem gentium», das Licht zur Erleuchtung der Völker. Sichtbar gemacht in Bildern von grosser Schönheit, die an Werke des Niederländers Jan Vermeer (Kamera Abdulrahim Besharat) erinnert. Der schweigende Schluss mit der bewegungslosen Nabat, die das Licht gebracht hat, verweist auf den Anfang, die bewegungslose Landschaft, die der Erlösung harrt.» Seniorweb

Director’s Statement:
When the USSR fell apart in 1991 war engulfed my region. I was working as a documentary maker for a TV channel when a colleague told me of a story he was witness to. Fighting had forced the evacuation of the inhabitants of a village. Just an old woman refused to leave as her family members were buried there. I told myself that only a mother could behave thus and decided to make a film about one. In all conflicts it is mothers who suffer the most. It is not for nothing that people say, ‘Paradise is to be found beneath a mother’s feet’. I sincerely believe that if more power were given to mothers the world would be a better place.


En 1991 au décours de la dissolution de L’URSS, la guerre s’est déclenchée dans tous les pays de la région. Mon pays ne fut pas épargné par ce conflit. Je travaillais à l’époque comme documentariste pour une chaine de télévision. Un jour, un de mes camarades m’a raconté une histoire qu’il avait vue de ses propres yeux. Sous les feux d’une guerre meurtrière, les habitants d’un village avaient été contraints de quitter leurs habitations.
Seule une femme âgée avait refusé de quitter son domicile. Elle disait que toute sa famille était enterrés dans le village. Je me suis dit que seule une mère pouvait agir ainsi. J’ai donc décidé de faire un film sur une mère. Dans toutes les guerres, les mères sont celles qui souffrent le plus. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que « Le Paradis est sous les pieds des mères ». Je pense sincèrement que si les mères avaient davantage de responsabilités et de pouvoir, le monde retrouverait plus d’espoir.