Djibril Diop Mambéty

Djibril Diop Mambéty est né en 1945 à Colobane prèS de Dakar. Il étudie tout d'abord l'histoire de l'art et le théâtre à Dakar, puis joue dans plusieurs productions et pièces de théâtre italiennes et sénégalaises. En 1969, il tourne son premier court métrage, "Contras? City", un documentaire sur la ville de Dakar, suivi en 1970 par "Badou Boy", un moyen métrage humoristique relatant une course poursuite entre un jeune des rues et un policier. Touki Bouki fut montré à Cannes en 1973 et reçut le prix de la critique internationale à Moscou. Après "Parlons Grand-mère" (1989), qui documente le tournage de "Yaaba" par Idrissa Ouedraogos, il réalise en 1992 "Hyènes" d'après l'oeuvre de Dürrenmatt "La visite de la vieille dame". "Le Franc" (1994) und "La petite vendeuse de soleil" (1999) constituent les deux premières parties de la trilogie inachevée "Histoires de petites gens". Djibril Diop Mambéty est décédé le 23. Juli 1998 avant d'avoir terminé le tournage.
Qui était vraiment Djibril Diop Mambéty, dont nous célébrons cette année le 20e anniversaire de la disparition ? De Colobane, quartier populaire et coloré de Dakar, 1 cet épicentre de la marginalité 2 — comme l’écrit le comédien Nar Sène dans un livre consacré au cinéaste — où il naquit le 23 janvier 1945, jusqu’à Paris où il mourut le 23 juillet 1998, ce fils d’imam a parcouru un long chemin. A 17 ans, l’adolescent du Dakar des premiers moments de l’indépendance, mit sur pied le premier café-théâtre sénégalais. Très vite, il intégra le fameux Théâtre National Sorano de Dakar. Bon comédien, Mambéty commença à jouer dans des films, mais son rêve était d’en réaliser lui-même. Nar Sène précise : 1 Toute son existence, Mambéty ne cessa d’attirer l’attention sur ce monde sulfureux, le sien. Ce monde gourd et lourd avec son cortège de men- diants, de lépreux, d’éclopés, d’alcooliques invétérés, déambulant ici et là sur les trottoirs de Dakar... Les films de Mambéty ventilent une scatologie de la société. C’est pourquoi on les sent. L’année 1973 fut déterminante dans la carrière de Mambéty. Il réalisa son premier long-métrage, Touki Bouki (Le Voyage de la hyène) qui apporta un nouveau souffle au cinéma africain. Le film fut présenté à Cannes et reçut le Prix de la critique inter- nationale à Moscou. Le cinéma de Mambéty frappe par sa facture avant-gardiste et novatrice. Touki Bouki fut une véritable rupture qui, jusqu’à nos jours, continue d’ins- pirer les cinéastes d’Afrique et d’ailleurs. L’année 1992 marqua le grand retour de Djibril Diop Mambéty avec la sortie de Hyènes, son deuxième et dernier long-métrage. Cette adaptation à l’écran de La Visite de la vieille dame du Suisse Friedrich Dürrenmatt obtint un éminent succès aussi bien dans les salles que dans de très nombreux festivals. (Adapté d’un article de Modou Mamoune Faye)
Filmographie
Contras' City, 1969 (court métrage)
Badou Boy, 1970 (moyen métrage)
Touki Bouki,1973
Parlons Grand-mère, 1989 (court métrage)
Hyènes, 1992
Le Franc, 1994 (moyen métrage)
La petite vendeuse de soleil, 1999 (moyen métrage)
Hyènes (1992)
Adapté de La Visite de la vieille dame, pièce de Dürrenmatt, Hyènes raconte le cal- vaire de Draman, épicier à Colobane, et de ses congénères. Une de ses anciennes idylles, Linguère Ramatou, rentre d’un exil volontaire. Draman l’avait jetée dans l’op- probre après l’avoir engrossée. Elle se convertit alors à la prostitution dans divers pays occidentaux et, devenue plus riche que la Banque mondiale, rentre, majes- tueuse, à Colobane. Elle est revenue au pays pour se venger de son ancien amant et laver son honneur. Suite
Touki Bouki (1973)
A Dakar, oú il est venu vendre son troupeau, Mory rencontre Anta. Elle est étudiante et tous deux rêvent de se rendre à Paris. Dès lors, tous les moyens leur sont bons pur se procurer l’argent du voyage. Après de nombreuses péripéties, ils se retrouvent sur un bateau, mais Mory refuse finalement de partir. Suite