Avé
La Bulgarie des faubourgs
Parti de Sofia, Kamen se rend en stop à Roussé, dans le nord de la Bulgarie. Sur la route, il rencontre Avé, une jeune fugueuse un peu paumée de 17 ans, qui lui impose rapidement sa compagnie. A travers cette rencontre, c’est le portrait d’une jeunesse en errance et d’une Bulgarie oubliée de la mondialisation que Konstantin Bojanov nous fait découvrir. Mais le film est également une fine métaphore du passage à l’âge adulte et des sentiments ambivalents que cette phase de vie génère.
Etudiant en art, Kamen rencontre Avé alors qu’il se rend au nord du pays en autostop. La jeune fille de 17 ans s’agrippe alors à lui et ne va plus le lâcher. Très vite, Kamen se rend compte de la tendance compulsive au mensonge d’Avé. Elle mélange vérité et fantasmes, s’invente des personnages. Elle ment pour s’amuser, par provocation, pour pimenter sa vie et celle des autres, mais elle ment surtout pour mieux accepter sa propre existence. Avé est en fugue. Sa réalité, c’est une relation conflictuelle avec ses parents et un frère accro à l’héroïne qu’elle aime et qu’elle veut sauver. Si Avé ment et affabule pour agrémenter sa vie, Kamen, lui, prend la réalité de face. Taciturne et résigné, il semble ployer sous la gravité des événements.
La réalité du monde qui les entoure, et que Konstantin Bojanov nous montre, c’est la Bulgarie des faubourgs, des petites villes de province oubliées, des stations-services glauques et du bitume. C’est également les gens qu’Avé et Kamen vont croiser tout au long de leur errance: pervers, violents et paumés en tout genre. Les nouveaux riches et le développement économique de la capitale semblent bien éloignés, tout comme la dolce vita des côtes de la mer Noire. Et lorsque les personnages pensent enfin arriver à Varna et ses côtes ensoleillées, ils se perdent chacun en route. A travers ce road movie sensible et pudique, le cinéaste bulgare nous propose une magnifique réflexion sur la jeunesse et la construction de l’identité sociale et personnelle. Il réussit brillamment à mettre en évidence les mécanismes propres à cette phase et en retranscrire la lumière, l’énergie, mais également la noirceur. Avec cette œuvre émouvante et personnelle, Bojanov prend date et pose les jalons d’un cinéma intime et réaliste à la fois, dont il conviendra de suivre l’évolution.
Festivals & prix
Semaine de la critique Cannes 2011
Grand Jury Prize Festival Sarajevo
Critics Prize Festival Warsaw
Young Talent Award, Hamburg
Fiche technique
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Revue de presse
Zwei Jugendliche unterwegs zu sich
Per Autostopp in die erwachsene Welt
«Eine kleine poetische Perle.» Tageswoche, Basel
«Eine zärtliche Erfahrung reinster Poesie.» Première
«Ein fein erzähltes Roadmovie: Konstantin Bojanov wirft Fragen nach Wahrheit, Träumen und Selbstverleugnung auf, die sich wohl nicht nur junge Menschen immer wieder stellen.» Zürcher Studierendenzeitung ZS
«Ein romantisches Road-movie, das von einer unwiderstehlichen jungen Frau auf der Flucht geprägt ist, die ebenso lügnerisch wie verführerisch wirkt.» Télérama
«Bojanovs Film ist herrlich nah am alltäglichen Konflikt zwischen Wahrheit und Lüge, Erwachsenwerden und Kindsein.» Art-TV
«Der Film liefert eine stille, ja geradezu meisterhafte Momentaufnahme eines Landes im Osten Europas.» Medientipp, Christine Stark
«Die unfreiwillige gemeinsame Reise hat sie zusammengebracht, und für beide wird die Begegnung zu einem Wendepunkt im Leben.» Radio DRS, Michael Sennhauser
«Die Schauspieler sind von frappanter Natürlichkeit, die Plansequenzen dominieren wie selten und in ihnen spiegelt sich ein ganzes Land.» Le temps
«Erfrischend ist auch die Ehrlichkeit, mit welcher Bajanov die beiden talentierten Jungdarsteller filmt, rühmenswert die Art, wie er die Sexualität der Teenager thematisiert.» Students
«Mit viel Feingefühl, Witz und Charme überzeugen Anjela Nedyakova und Ovanes Torosyan.» Critic
«Les comédiens sont d’un naturel confondant, les plans-séquences respirent comme rarement. Et c’est tout le pays qui se reflète dans ce contraste entre les mensonges de l’une et l’exigence de vérité de l’autre. Au passage, on note aussi la présence de Bruno S., simplet qui fut autrefois le Kaspar Hauser et le Stroszek de Werner Herzog – un de ces choix qui vous posent un cinéaste à suivre.» Norbert Creutz, Le Temps
«Avé est le digne héritage du road movie. Il est un voyage initiatique aux confins de la Bulgarie contemporaine. Une douce expérience de poésie pure.» Première
Konstantin Bojanov:
«Sometimes you find yourself in a whirlpool of events larger and more powerful than yourself. You spin and twist, and what was before familiar becomes harder and harder to grasp.
Such was my experience with the untimely death of one of my teenage friends. When I learned that he had committed suicide, I hastily set out to hitchhike to his village - arriving eventually, but too late for the funeral. One night, a few years earlier, I returned home to find a sixteen-year-old runaway girl at my doorstep. I invited her in and she accepted, but only after making me promise that I will never ask her why she was there. I instantly fell in love with her. Though we knew each other for only a brief period of time, she profoundly affected my life.»