Central do Brasil

Avec Central do Brasil, Walter Salles a réussi un film profondément humain, entre drame social et road-movie intimiste, récompensé à juste titre par l’Ours d’or et d’argent à Berlin en 1998. À travers le destin croisé d’un enfant abandonné et d’une femme au lourd passé, il dresse le portrait chamarré d’un Brésil oublié, tout en célébrant la force des liens de solidarité qui naissent dans l’adversité.

Un film culte au cœur du Brésil

À la gare centrale de Rio, Dora gagne sa vie en écrivant des lettres pour les gens analphabètes. Chaque soir, elle rentre dans son petit appartement de banlieue, fait le tri des lettres de la journée en compagnie d’une amie, en envoie certaines, jette les autres et en garde une partie dans un tiroir. Un jour, après en avoir rédigé une pour une mère et son fils, elle assiste à la mort accidentelle de cette dernière. L’enfant, Josué, se retrouve seul et demande à Dora de l’aider à retrouver son père. D’abord insensible, elle finit par accepter et les deux partent ensemble à travers le Brésil.

Avec Central do Brasil, son deuxième long-métrage de fiction, le cinéaste brésilien Walter Salles ne raconte pas seulement une histoire bouleversante d’abandon et de rédemption. Il dresse, à travers le regard de ses deux personnages, le portrait sensible du Brésil: celui des invisibles et des laissé·es-pour-compte. La gare centrale de Rio, lieu de passage et d’indifférence, devient le symbole d’un pays fracturé, où l’agitation cache le profond immobilisme social de l'État.

Mais Salles ne s’attarde pas à dénoncer et préfère poser un regard humaniste, d'une manière à la fois néorlaiste et impressionniste. À mesure que le duo s’éloigne de la ville vers le Nordeste, les paysages s’ouvrent et s’épanouissent. Contrairement à l’image rugueuse que le Cinema Novo des années 1960 projette du Sertão, Salles filme l’immensité des terres avec tendresse, magnifiant leur beauté sans pour autant ignorer leur dureté. C’est dans ces espaces sauvages et silencieux que renaîssent peu à peu ses personnages. Il nous l’exprime à travers la relation bouleversante entre Dora, femme endurcie, et Josué, enfant en détresse. Un film culte qui touche au cœur par sa simplicité et sa vérité!

Festivals & prix

Berlin International Film Festival 1998: Golden Bear, Silver Bear (Fernanda Montenegro), Prize of the Ecumenical Jury
Acdamey Awards 1999: Nominee Best Actress, Nominee Best Foreign Language Film

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Fiche technique

Titre original
Central do Brasil
Titre
Central do Brasil
Réalisation
Walter Salles
Pays
Brésil
Année
1998
Scénario
JoĂŁo Emanuel Carneiro, Marcos Bernstein, Walter Salles
Montage
Felipe Lacerda, Isabelle Rathery
Musique
Jaques Morelenbaum, Antonio Pinto
Image
Walter Carvalho
Son
Jean-Claude Brisson
Costumes
Marta Macedo
Décors
MĂ´nica Costa, ZĂ© Luca
Production
Arthur Cohn, Martine de Clermont-Tonnerre, Robert Redford
Durée
113 min.
Langue
Portugais/d+f
Interprètes
Fernanda Montenegro (Dora), Vinicius de Oliveira (Josué), Marília Pêra (Irène)

Documents

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