Extraño
« Il y a un temps qui ne m'appartient pas, ni devant ni derrière, et qui n'existe pas » : cette phrase est, selon Santiago Loza, une clé pour comprendre les sentiments du personnage principal de ce récit intimiste et mélancolique, fait de gestes timides et de silences fragiles. Le film retrace un moment de la vie d'Axel, un chirurgien qui vient de renoncer à son travail et s'installe chez sa soeur. Celle-ci, malgré l'échec de son mariage et la difficulté d'élever deux petits garçons seule, est ravie de pouvoir s'occuper de son frère, comme aux plus beaux jours de leur enfance. Axel rencontre par hasard Erika, une jeune fille enceinte obsédée par la mort depuis que sa meilleure amie s'est suicidée. Entre eux se crée une relation de sympathie, proche de l'amour. Un jour, alors qu'Erika apparaît sur le point d'accoucher, Axel entreprend un dernier voyage, sur les traces de son passé. Il rejoint ainsi une femme autrefois aimée, et comprend que la vie a continué malgré son absence.
La lassitude et l'état de désoeuvrement d'Axel font écho à la dépression économique qui ravage l'Argentine. Toutefois, malgré toute cette mélancolie, le film s'achève sur un commencement de vie qui réussira peut-être à échapper à l'abandon et à la solitude que tous tentent de fuir.
Le réalisateur Santiago Loza à propos du film:
« Extrano » vient de la nécessité de rendre compte d'un état des choses. Il ne s'agit pas de raconter une histoire, mais de retracer des relations tissées dans un paysage sinistré, à travers les yeux d'un personnage qui est en passe de tout abandonner. La nécessité de parler de ce qui ne peut se nommer, à l'intérieur de notre être, la ligne diffuse de notre solitude. « Extrano », en espagnol signifie, comme adjectif, « étranger à » ou « indifférent à », le verbe « extrañar » signifiant « regretter ce que l'on abandonne ». Le personnage du film vit dans le regret sans posséder de souvenir concret des choses. Il ne se souvient pas, ne possède ni passé ni futur. Nous ne connaissons de lui que ce temps de vie et de passage que le film déroule dans ses pas. Une sorte de voyage extatique, à travers des personnes et des lieux ; des tentatives de rentrer en contact, de communiquer, d�atteindre la vie intérieure de l'autre. « Extraño », un territoire sans fracas. De forme retenue, où se produisent des événements minimaux et cruciaux : la gestation d'un enfant, la compagnie silencieuse, la possibilité infime et latente que la vie prenne une autre forme. La nécessité de réaliser ce film provient de la mise en question de ce qu'est devenue notre existence, dans un monde qui semble avoir perdu sa route.
« Extraño » n'est pas un film sombre. Les mouvements des personnages traquent le possible dans l'autre, cherchent à le modifier intimement. La possibilité et l'impossibilité y sont mêlées. Comme le commencement du jour et la tombée de la nuit, le film s'écoule entre la présence des morts et l'intensité de ceux qui vivent encore.
New Cinema Award Buenos Aires
Prix de la Presse Rencontres Internationales du Film de Paris
Best Cinematography, La Habana
La lassitude et l'état de désoeuvrement d'Axel font écho à la dépression économique qui ravage l'Argentine. Toutefois, malgré toute cette mélancolie, le film s'achève sur un commencement de vie qui réussira peut-être à échapper à l'abandon et à la solitude que tous tentent de fuir.
Le réalisateur Santiago Loza à propos du film:
« Extrano » vient de la nécessité de rendre compte d'un état des choses. Il ne s'agit pas de raconter une histoire, mais de retracer des relations tissées dans un paysage sinistré, à travers les yeux d'un personnage qui est en passe de tout abandonner. La nécessité de parler de ce qui ne peut se nommer, à l'intérieur de notre être, la ligne diffuse de notre solitude. « Extrano », en espagnol signifie, comme adjectif, « étranger à » ou « indifférent à », le verbe « extrañar » signifiant « regretter ce que l'on abandonne ». Le personnage du film vit dans le regret sans posséder de souvenir concret des choses. Il ne se souvient pas, ne possède ni passé ni futur. Nous ne connaissons de lui que ce temps de vie et de passage que le film déroule dans ses pas. Une sorte de voyage extatique, à travers des personnes et des lieux ; des tentatives de rentrer en contact, de communiquer, d�atteindre la vie intérieure de l'autre. « Extraño », un territoire sans fracas. De forme retenue, où se produisent des événements minimaux et cruciaux : la gestation d'un enfant, la compagnie silencieuse, la possibilité infime et latente que la vie prenne une autre forme. La nécessité de réaliser ce film provient de la mise en question de ce qu'est devenue notre existence, dans un monde qui semble avoir perdu sa route.
« Extraño » n'est pas un film sombre. Les mouvements des personnages traquent le possible dans l'autre, cherchent à le modifier intimement. La possibilité et l'impossibilité y sont mêlées. Comme le commencement du jour et la tombée de la nuit, le film s'écoule entre la présence des morts et l'intensité de ceux qui vivent encore.
Festivals & prix
Tiger Award RotterdamNew Cinema Award Buenos Aires
Prix de la Presse Rencontres Internationales du Film de Paris
Best Cinematography, La Habana
Fiche technique
Titre original
Extraño
Titre
Extraño
Réalisation
Santiago Loza
Pays
Argentine
Année
2003
Scénario
Santiago Loza
Montage
Ana Poliak
Image
Willi Behnisch
Son
Perfecto de San José
Décors
Alejandra Taubin
Production
Aeternam Films - Viada Producciones
Formats
35mm, DVD
Durée
87 min.
Langue
Spanisch/d/f
Interprètes
Julio Chávez (Axel), Valeria Bertuccelli (Erika), Raquel Albéniz (Laura), Chunchuna Villafañe (Madre de Ana), Eva Bianco (Tatiana), Jorge Prado (Amigo de Axel), Lautaro Bengoechea (Pedro), Victor Pietropaolo (Mozo), Malena Graciosi (Ana)