Le challat de Tunis

Tunis, avant la révolution. Une rumeur court dans les quartiers populaires, selon laquelle un homme à moto balafrerait les fesses des femmes aux arrière-trains trop aguichants qu’il croiserait sur son chemin. Après la révolution, la jeune réalisatrice Kaouther Ben Hania se lance à sa recherche pour connaître ses motivations. Vrai ou faux documentaire? Ce Challat, existe-t-il vraiment?

Très vite, on ne se pose plus la question. Les scènes d’interviews ou d’interventions s’enchaînent à un tel rythme, chacune apportant sa contradiction à la précédente, qu’on renonce à vouloir percer le mystère pour admirer l’exercice d’équilibriste que nous propose à voir la réalisatrice. Kaouther Ben Hania nous promène ainsi (au sens propre, comme au figuré) dans les quartiers de Tunis. De même, on n’essaie plus de savoir quel personnage est bien réel ou fictionnel car, au bout du compte, tout le monde y joue un rôle, qu’il soit assigné par la société ou par la réalisatrice. La verve de tous ces gens ne cesse de nous prendre au dépourvu avec son langage truculent et sa capacité d’autodérision, les hommes se moquant à leur manière de leur propre machisme. Alors, documentaire ou fiction? Un mélange des deux, c’est sûr. Et ce n’est qu’au générique de fin qu’on peut (un tout petit peu) faire la différence. Par contre, il y a une chose de sûr et de vrai: la plongée dans la réalité de société tunisienne d’après la révolution que nous propose la jeune réalisatrice est révélatrice car on y voit bien qu’elle n’a, de loin, pas résolu tous ses problèmes qui apparaissent à tout moment en pointillés.
Martial Knaebel

Festivals & prix

Festival International du Film Francophone de Namur 2014 - Bayard d'Or
Festival du Film d'Amiens 2014 - prix FIPRESCI
Festival du film Franco-Arabe, Romainville 2014
Dubai International Film Festival 2014
Med Film Festival 2014
Sarajevo Film Festival 2014
Sciacca FilmFest 2014
Festival International du Film de San Sebastian 2014
Festival de Films de Femmes de Salé 2014
Vancouver International Film Festival 2014
Beirut International Film Festival 2014
Busan International Film Festival 2014
Festival du Nouveau Cinéma de Montréal, 2014
Festival international du film d'Antalya 2014
Festival International du Film Francophone de Tübingen

artwork

Fiche technique

Titre original
Le challat de Tunis
Titre
Le challat de Tunis
RĂ©alisation
Kaouther Ben Hania
Pays
Tunisie
Année
2014
Scénario
Kaouther Ben Hania
Montage
Nadia Ben Rachid
Musique
Si Lemhaf, Benjamin Violet
Image
Sofian El Fani
Son
Moez Cheikh
Production
Habib Attia
Formats
Blu-ray, DCP
Durée
90 min.
Langue
Arabisch/d/f
Interprètes
Mohamed Slim Bouchiha (Marwan Clash), Jallel Dridi (Jallel), Moufida Dridi (Jallels Mutter - la mère), Narimène Saidane (Verlobte - fiancée)

Voulez-vous montrer ce film?

Merci de remplir ce formulaire.

Date(s) de projection Projection(s)
Organisation

Revue de presse

«Légende urbaine ou pas, l'histoire révélerait en effet en profondeur une société où la cause des femmes est encore aujourd'hui un enjeu majeur.» Le Temps

«Mit „Le Chal­lat de Tunis“ hat Kaou­ther Ben Hania einen Film geschaf­fen, der beim Zuschauer immer wie­der die Frage auf­wirft, ob es sich hier um Rea­li­tät oder Schau­spiel han­delt. Hat die Stu­den­tin tat­säch­lich den „Jack the Rip­per“ von Tunis aufgespürt?» Filmtage Tübingen

«Man hört bald auf, sich Fragen zu stellen, denn die Interview- und Actionszenen in den Quartieren von Tunis jagen sich förmlich und widerlegen laufend das eben Gehörte oder Gesehene, so dass man bald mehr die meisterliche Jongliernummer der jungen Regisseurin bestaunt, als versucht, der 7 Wahrheit auf die Spur zu kommen. Auch das Interesse herauszufinden, welche Figur nun real oder erfunden ist, lässt nach, denn am Ende spielen sie alle ihre Rolle in diesem Film, sei diese nun von der Gesellschaft auferlegt oder von der Regisseurin zugesprochen. Die Menschen überraschen immer wieder von neuem mit ihrem Schwung, salopper Beredsamkeit und der Fähigkeit zur Selbstironie: Die Männer finden ihren ganz eigenen Dreh, sich über ihren Machismo lustig zu machen. Dokument oder Fiktion? Eine Mischung von beidem und eine vergnügliche Irritation, so viel ist gewiss. Erst im Abspann kann man feine Unterschiede ausmachen. Und Eines ist so oder so wahr: Das Abtauchen in die Realität der tunesischen Gesellschaft nach der Jasmin-Revolution zeigt, dass diese längst nicht alle Probleme gelöst hat.» trigon-Magazin

«Die meist nur mühsam unterdrückte Wut, die das Thema auslöst, ist so stark, dass man schnell vergisst, nur ein Doku-Fake vor sich zu haben. Die Lust an der Aggression gegen Frauen, die sich mit dem Schlitzer verbindet, erscheint als Ventil für eine Gesellschaft unter Hochdruck – wie Jack the Ripper für die heuchlerische viktorianische Sexualmoral.»
Schwäbisches Tagblatt

«Obwohl in rauem dokumentarischem Stil, mit uneleganten Zooms und einer Handkamera, die manchmal etwas zu verwackelt ist, gedreht, ist es offensichtlich, dass Kaouther Ben Hania und ihre Kamerafrau Sofiane El Fani genau wissen, was sie warum tun. Auch der Schnitt ist genau auf dem Punkt und verhandelt geschickt die richtige Balance zwischen Absurdität und emotionalem Gewicht.» Variety

«Le Challat de Tunis est une satire sociale malicieuse et insolite, qui nous rappelle les réjouissantes comédies italiennes d’autrefois. À ceci près que le film propose une forme cinématographique hybride et inclassable, qui brouille avec une joyeuse bouffonnerie les frontières entre la fiction et le « documenteur ». Truffé de situations incongrues et de simulacres loufoques, Le Challat de Tunis déjoue les certitudes et les attentes.» Rima Samman, cinéaste