The Wild Pear Tree
A la fin de ses études, Sinan rentre chez lui, en province, bien décidé à publier son premier roman. Cependant, en financer la publication se révèle plus difficile que prévu. Après Winter Sleep, c’est un nouveau chef-d’oeuvre que nous offre le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan avec ce Poirier sauvage (The Wild Pear Tree), poème magnifique et élégiaque, un récit sublime qui se développe directement sous nos yeux.
L’homme derrière les mots
Que faire quand on habite la province à la fin de ses études? Sinan n’a pas trop de choix, entre passer un concours d’enseignants et tâcher d’avoir le meilleur résultat possible et éviter ainsi d’être envoyé dans des régions troublées «à l’est», ou faire l’armée – en fait, à l’est certainement aussi. Mais, pour l’instant, Sinan est surtout pressé de faire imprimer son premier roman. Et cela coûte de l’argent qu’il n’a pas et ne peut pas espérer trouver auprès de la famille avec son père endetté jusqu’au cou. Et ses démarches pour en obtenir ne le mènent qu’à ses propres contradictions: que veut-il au juste et est-il si différent des autres?
Sublime. Tout simplement sublime, ce récit qui se développe sous nos yeux. Nuri Bilge Ceylan continue dans la veine de sa palme d’or, Winter Sleep, scrutant la société turque – ici, provinciale –, au gré de dialogues superbement menés, qui nous entraînent dans des débats politiques, philosophiques ou littéraires. Rien d’ennuyeux dans ces joutes oratoires car chacune est à la fois claire et porteuse, en plus de sens, d’un suspens qui retient avec aisance l’attention du spectateur. L’image filme avec finesse les tensions sur les visages, suscitées par ces paroles. Ce sont alors véritables moments de cinéma auxquels on assiste, tels qu’on se surprend parfois à regretter qu’ils s’arrêtent. Pourtant, le réalisateur fait bien attention à ne favoriser aucun de ses personnages. Chacun laisse voir ses défauts et sa propension à faire les choix les plus faciles sans vraiment oser les assumer. Ainsi en est-il de Sinan, de son père et d’autres rencontrés au cours du film ... Il n’empêche qu’ils restent sympathiques: chez Ceylan, les mots sont importants, en ce qu’ils nous montrent l’humanité des gens qui s’abritent derrière eux.
Martial Knaebel
Bonus Ă regarder
Interview Sarajevo Filmfestival 2018
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arte interview
Bonus Ă lire
Sennhausers Filmblog
The Guardian
Festivals & prix
Cannes Film Festival 2018
Competition
East & West International Festival 2019
Golden Arch
Best Actor in a Supporting Role
Sadri Alisik Theatre and Cinema Awards 2019
Sadri Alisik Cinema Award
Best Performance by an Actress in a Supporting Role
Best Performance by an Actor in a Supporting Role
Ghent International Film Festival
Jerusalem Film Festival
Oslo Films from the South Festival
Seville European Film Festival
Turkish Film Critics Association (SIYAD) Awards 2018
Best Film
Best Director
Best Screenplay
Best Actor
Best Supporting Actor
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Revue de presse
«Ahlat Ağaçı ist in jeder Sekunde ein richtiger Nuri Bilge Ceylan Film. Einzigartig, ausufernd, diszipliniert und perfekt in der Balance zwischen Gegenwart und Geschichte. Literarischer und elegischer als das Leben sich hier ausbreitet, kann man gar nicht filmen.» Michael Sennhauser, Sennhausers Filmblog
«Philosophisch und literarisch ist dieser melancholische Film, aber nicht nur. Denn der türkische Regisseur braucht wenig, um das Existentielle ins Politische kippen zu lassen. Eindringlicher könnte das unterdrückte Freiheitsbedürfnis in der Türkei kaum gezeigt werden.» Pierfrancesco Basile, Züritipp
«Nuri Bilge Ceylan hat, wie in seinen bisherigen Filmen, mit viel Flair für die geografischen Eigenheiten der Landschaft und Schönheit der Natur in langen Einstellungen fotografiert und erweist sich dabei einmal mehr als Meister der subtilen Cadrage. Ein gross angedachter und beeindruckend schöner Film.» Irene Genhart, cineman
«Jede Szene erweist sich als unabdinglich in der Skizzierung der inneren Dramen, die der Protagonist und seine Familie durchlaufen. Die phänomenale Tiefenschärfe gepaart mit einem einzigartigen Sinn für die Kadrage ermöglichst es der Inszenierung, die Psychologie stets in eine Relation zum (gesellschafts)politischen Befund zu setzen.» Patrick Straumann, Filmbulletin
«Nach dem phänomenalen Winter Sleep glückt Nuri Bilge Ceylan schon wieder ein poetisch beseelendes Filmepos. In kurzweiligen drei Stunden verwebt er in The Wild Pear Tree eine vordergründige Handlung mit einer Vielzahl hintergründiger Symbolik zu einem Tableau über die heutige Türkei. Grossartig!» Thierry Frochaux, P.S.
«Kunst und Menschwerdung, Ironie und Familie, über mehr als drei grossartige Stunden hinweg. In jeder Sekunde einzigartig, ausufernd diszipliniert, und perfekt in der Balance zwischen Gegenwart und Geschichte.» Radio SRF
«Nach dem phänomenalen Winter Sleep glückt Nuri Bilge Ceylan schon wieder ein poetisch beseelendes Filmepos. In kurzweiligen drei Stunden verwebt er in The Wild Pear Tree eine vordergründige Handlung mit einer Vielzahl hintergründiger Symbolik zu einem Tableau über die heutige Türkei. Grossartig!» Thierry Frochaux, P.S. Zeitung
«Ein schöner und stimmiger Spielfilm aus der Türkei. Nuri Bilge Ceylan legt mit The Wild Pear Tree ein weiteres grosses Werk vor. Wer genug Zeit hat, dem sei der konrrige und unbeugsame Wildbirnbaum wärmstens empfohlen.» Daniel Frey, Zolliker Zumiker Bote
«Nuri Bilge Ceylans neuer Film überzeugt.» Nicolas von Passavant, ProgrammZeitung
«Another visually rich chamber piece from Nuri Bilge Ceylan that builds elaborate rhetorical set pieces of astonishing density (...)The achievement is masterful.» Variety
«The Wild Pear Tree is a gentle, humane, beautifully made and magnificently acted movie from the Turkish film-maker and former Palme winner Nuri Bilge Ceylan.» The Guardian
...Beautifully shot, existential confrontation between a son and his father, which deals with much more than the generation gap.» Screen International
«A lyrical, tremendously acted drama of prodigal fathers and sons.» The Daily Telegraph
«Belong to a particular rarefied category of cinema, the Palme d’Or winner’s film."«The Wild Pear Tree is 188 minutes long, but Ceylan makes light of the hefty running time with another involving drama that is like watching a filmed novel written in the style of Russian writers Fyodor Dostoevsky or Anton Chekov. Ceylan is a master of the moral family drama, and whereas previously it has often been the bond between man and wife that has most fascinated him, this is a blistering look at fatherhood from the perspective of a son who has more in common with his old man than he would like to believe.» CineEuropa
«La beauté formelle et plastique du film, sublimant les paysages des Dardanelles, contribue, par un paradoxe purement cinématographique, à conforter l’impression d’une indifférence générale du monde face aux médiocres illusions des humains.» Le Monde
«Une superbe fresque initiatique sur la Turquie d’Erdogan.» Le Point
«Un film mouvant, vivant, bouleversant sur ce que l'on fait de ses ambitions et de son héritage familial, sur la Turquie actuelle, sur la pudeur des pères et l'ingratitude des fils.» L'Obs
«Un film-fleuve où le cinéaste turc semble continuer de sonder minutieusement l'âme humaine sur fond de paysages saisissants de beauté.» Les Inrocks
«Splendide et multiple.» Arte
«Absolument somptueux.» RTS Vertigo, Raphaële Bouchet
«Un drame intimiste aux images superbes.» 20minutes.fr
«Une fresque superbe à la Tchekhov.» Télérama
«Le film de l'été.» Positif
«Une fresque romanesque à l'enivrante mélancolie.» La Liberté, Olivier Wyser
«Captant toutes les nuances de l’automne, la photographie de ce portrait psychologique désenchanté est somptueuse.» Le Temps, Antoine Duplan
«Admirateur légitime d’Antonioni, de Bergman ou de Tarkovski, l’auteur turc ne se contente pas de créer une belle œuvre. Il démontre que le cinéma, dans ses parentèles, dans ses bâtardises aussi, cette capacité à amalgamer les genres, développe un territoire aux questionnements et aux repères sans frontières. En ce sens, et sans provocation, Nuri Bilge Ceylan ne serait-il pas le plus grand cinéaste européen?» 24 heures, Boris Senff
«Passionnant.» L'Humanité
NURI BILGE CEYLAN:
«Il est essentiel que tout être humain puisse prendre le risque de sortir de son refuge pour se mêler aux autres. S'il s'en éloigne trop, il peut perdre petit à petit sa propre centralité, son identité. Mais si la peur d’en sortir est trop grande, alors il recule et se renferme sur lui-même, arrêtant ainsi de grandir et d'évoluer. Et s'il sent qu'il porte en lui une différence, essentielle pour lui mais qui ne peut être acceptée socialement, sa force de volonté va alors s'émousser sur le plan moral. Il devient donc difficile pour lui de donner un sens aux contradictions de sa vie, qui elle-même lui est devenue étrangère. Il commence à être tiraillé entre l'incapacité de donner une forme créative à ces contradictions et l'impossibilité de les rejeter.
Dans ce film, j'essaie de raconter l'histoire d'un jeune homme qui, conjointement à un sentiment de culpabilité, éprouve une différence qu'il est incapable d'admettre. Il sent qu'il est entraîné vers un destin qu'il n'aime pas et qu'il n'arrive pas à assimiler. J'ai voulu dépeindre ce personnage ainsi que ceux qui l'entourent, formant ainsi une vaste mosaïque de personnages, sans faire de favoritisme et en tentant de rester rigoureusement juste avec chacun d'entre eux. On dit que « chaque chose que cache un père réapparaît un jour chez son fils ». Que nous le voulions ou non, nous ne pouvons nous empêcher d'hériter de certaines particularités de nos pères, comme d’un certain nombre de leurs faiblesses, de leurs habitudes, de leurs tics et d'une multitude d'autres choses. Le glissement inéluctable du destin d’un fils vers un destin similaire à celui de son père est raconté à travers une série d'expériences douloureuses.»