A Dakar, oú il est venu vendre son troupeau, Mory rencontre Anta. Elle est étudiante et tous deux rêvent de se rendre à Paris. Dès lors, tous les moyens leur sont bons pur se procurer l’argent du voyage. Après de nombreuses péripéties, ils se retrouvent sur un bateau, mais Mory refuse finalement de partir. Le film va et vient entre le quotidien des quartiers pauvres de Dakar et la représentation d’un Paris plus symbolique que réel, entre tradition et modernité, entre rêve et réalité – un grand classique du cinéma africain, Prix de la critique internationale à Cannes 1973.
Un jeune berger conduit un troupeau de zébus à travers la savane. Dans un abattoir, les animaux sont abattus selon les prescriptions du culte islamique, c›est-à-dire égorgés. Sur sa moto, avec des cornes de buffle au guidon, Mory se rend en ville. Dans une cité de banlieue, une vendeuse de légumes (la mère d›Anta) et sa cliente discutent de l›influence de la France sur la vie, tandis qu›Anta, étudiante, écrit un texte. Lorsque la cliente veut se faire écrire comme d›habitude et invoque la tradition, Anta s›interpose avec véhémence : «Au diable vos traditions». Sa mère l›accuse de lui avoir manqué de respect. Anta souhaite rencontrer son ami Mory à l›université. Alors que Mory se promène en moto dans le quartier, un groupe de jeunes hommes l›arrête dans une voiture rouge. Ils le connaissent visiblement et lui reprochent d›empêcher Anta de se rendre à la réunion. Ils le tirent ensuite de sa moto, dont ils ont retiré les cornes de bovin, à l›aide d›une corde et le conduisent, ligoté, dans les rues. Plus tard, Mory et Anta se retrouvent sur la côte et font l›amour. Au bord d›une rivière, Mory trouve un ■ gris-gris. Les jeunes gens rêvent de quitter leur pays pour aller à Paris. Pour pouvoir réaliser leur rêve, ils doivent trouver de l›argent. Mory triche aux jeux de hasard, puis ils tentent de voler les recettes des combats de catch publics. Mais la caisse qu›ils dérobent ne contient qu›un crâne. Enfin, ils rendent visite à
Inhaltsie un riche homosexuel qui convoite Mory. Tandis qu›Anta dérobe de l›argent à un autre invité, Mory vole des vêtements de son hôte. Il se fait ensuite conduire en ville par le chauffeur de ce dernier dans une voiture de collection. Anta est présent sur la moto à cornes en tant qu›»escorte». Dans un rêve éveillé de Mory, lui et Anta, habillés à l›occidentale, participent ensemble à un défilé. Toujours dans ce rêve éveillé, des amis et des proches fêtent le retour du fils prodigue Mory en dansant. Celui-ci leur remet un billet de banque en guise de cadeau. Entre-temps, le playboy homosexuel informe la police que le couple veut quitter le pays. Dans une agence de voyage, ils réservent un passage en bateau, mais lorsqu›ils arrivent au paquebot, Anta monte seul sur le bateau, qui part peu après. Mory retrouve sa moto, avec laquelle un ■ Pangool, un être spirituel, a eu un accident. Mory et Anta se retrouvent nus sur la côte. Un troupeau de bœufs zébrés traverse la savane.
Titre original | Touki Bouki | ||||||||||
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Titre allemand | Touki Bouki | ||||||||||
Titre français | Touki Bouki - le voyage de la hyène | ||||||||||
Autres titres | Touki Bouki | ||||||||||
Réalisation | Djibril Diop Mambéty | ||||||||||
Pays | Sénégal | ||||||||||
Formats | 35mm, DVD, DCP | ||||||||||
Scénario | Dijbril Diop Mambéty | ||||||||||
Montage | Siro Asteni | ||||||||||
Musique | Joséphine Baker, Mado Robin, Aminata Fall | ||||||||||
Image | Pap Samba Sow, Georges Bracher | ||||||||||
Son | El Hadji Mbow | ||||||||||
Durée | 89 Min. | ||||||||||
Langue | Wolof, Französisch/d/f oder i | ||||||||||
Acteurs |
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Cannes 1973
Prix de la critique Internationale
Internationales Filmfestival Moskau 1973
Prix spécial du Jury
«Touki Bouki est une œuvre à part, libre et insolent, éclatant de joie et empreint d‘une sourde mélancolie.»
Le monde
«Touki Bouki von Djibril Diop Mambéty handelt aus der Perspektive des Senegal von Paris und entwirft mit seinen Farben, seinen Brüchen, seinen kühnen Protagonisten eine afrikanische Neue Welle, die das französische Subventionskino danach gründlich entschärft hat.»
Frankfurter Allgemeine Zeitung
«Touki-Bouki (le voyage de la hyène), c'est le désir d'évasion, c'est aussi la peur du changement, et c'est finalement le mouvement dans l'immobilité, et le rêve éveillé. Ce jeune berger qui a perdu son troupeau n'a plus l'art de jouer de la flûte pour le rappeler ; alors il accepte qu'une jeune étudiante vienne le rejoindre pour quitter ensemble le pays. Ils iront jusque sur le bateau mais ne partiront pas. Une autre nouveauté, pour ne pas dire un bouleversement, viendra de Touki-Bouki. Un film qui fit couler beaucoup d'encre à sa sortie. C'est que le sujet et l'écriture sortaient de l'ordinaire cinématographique sénégalais qu'étaient la confrontation des cultures, la modernité et la tradition, la critique sociale et l'exode rural. Djibril Diop bouleverse les données d'une syntaxe bien sage, sinon conventionnelle. Le film vaut d'abord par son style allègre, altier, irrévérencieux, plein d'invention et de désinvolture.(...) Dans Touki-Bouki, tout est allégorique, marqué du sceau des symboles à références bien africaines, mais mal perçues parce qu'inconnues. Touki-Bouki, c'est le désir d'évasion, c'est aussi la peur du changement, et c'est finalement le mouvement dans l'immobilité, et le rêve éveillé.»
Paulin Soumanou Vieyra, Le Cinéma au Sénégal
«Ein Film, über den bei seiner Uraufführung viel Tinte vergossen wurde. Thema und Machart entsprachen nicht dem üblichen senegalesischen Filmschaffen, das sich damals vor allem mit der Konfrontation der Kulturen, mit Modernität und Tradition, Sozialkritik und Landflucht befasste. Djibril Diop bringt die Elemente einer braven, wenn nicht gar konventionellen Syntax völlig durcheinander. Der Film zeichnet sich insbesondere durch seinen fröhlichen, selbstsicheren, respektlosen, erfindungsreichen und ungenierten Stil aus. [...] In Touki-Bouki ist alles allegorisch, geprägt von Symbolen mit afrikanischen, doch kaum wahrgenommenen, da unbekannten Bezügen. Touki- Bouki ist der Wunsch auszubrechen, aber auch die Angst vor Veränderungen und schliesslich die Bewegung in der Unbeweglichkeit, der Tagtraum.» Paulin Soumanou Vieyra, in Le Cinéma au Sénégal
«Nicht so sehr durch seine vielbeachtete formale Eigenwilligkeit besticht dieser Film, sondern vielmehr durch seine politische und soziale Weitsicht. Auf seiner Reise in eine bessere Zukunft, die er in Paris zu finden glaubt und die am Hafen von Dakar endet, erkennt Mory, dass die Annahme einer fremden Identität nie zu einer eigenen führen kann. Mit der Besinnung auf seine eigenen Wurzeln leitet er einen Selbstfindungsprozess ein. Djibril Diop Mambety nimmt damit eine Erkenntnis vorweg, die später für die Eigenständigkeit vieler afrikanischer Menschen und Nationen zentrale Bedeutung erhält.»
Zoom
«Touki Bouki, Djibril Diop Mambétys Spielfilm-Debüt von 1973, inszeniert den Verlust der Unschuld als Initiationsritual, als tollkühnen Amoklauf zwischen Trance und Dürre, Gewalt und Magie, Archaik und Moderne. Easy Rider und À bout de souffle verblassen zu Stillleben dagegen. Touki Bouki schildert eine Reise, die nie angetreten wird.»
Christiane Peitz, Die Zeit
«Ein mitreissender, vielschichtiger, aus allen Nähten platzender Entwurf zur Faszination des schwarzen Kontinents für die Versprechungen der westlichen Welt. Das schlägt sich auch im wirbelnden Stil des Autodidakten Mambéty nieder: Touki Bouki, Wolof für ‹Die Reise der Hyäne›, kombiniert Noir und Nouvelle Vague, Komödie und Sozialkritik, ist ein Gegenpol zum grossflächigen Ausverkauf im zeitgleichen Blaxploitation-Kino: Die Bilanz mag bitter sein, die Inszenierung aber sagt ‹anything goes›.»
Österreich. Filmmuseum Wien
«Im letzten Drittel des Films tritt der politische Kern Touki Boukis zutage. Denn Mambétys Film ist mehr als nur eine filmtechnische Fingerübung oder ein poetisches Experiment. Die Aussagen, die das Werk über die senegalesische Gesellschaft trifft, sind komplex, oft mehrdeutig und aus europäischer Sicht – vor allem mit einem zeitlichen Abstand von dreissig Jahren – kaum auch nur ansatzweise zu entschlüsseln. Doch einige Analogien sind nicht zu übersehen. Der Schlachthof aus der Anfangssequenz beispielsweise taucht am Ende noch einmal auf und wird mit einem in Richtung Europa abreisenden Schiff gegengeschnitten. Eines ist am Ende des Filmes klar: die Zukunft Senegals liegt nicht in Paris. Sondern in Senegal.»
Lukas Foerster, critic
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