Fernando Solanas

Fernando Ezequiel Solanas est né le 16 février 1936 à Olivos, dans la province de Buenos Aires, décedé en 2020 à Paris. Il avait fait des études de piano, de composition musicale et de lettres avant d'entrer à l'École nationale d'art dramatique de Buenos Aires, où il suivait des cours d'interprétation et de mise en scène. Il débute au cinéma comme assistant-réalisateur et tourne en parallèle des courts métrages comme Seguir andando en 1962. En 1966, il co-fonde le groupe indépendant de production et de diffusion de films « Cine Liberación » qui se consacre à la lutte contre la désinformation. En son sein, il entreprend la réalisation de son premier long métrage documentaire L'heure des brasiers tourné clandestinement en 16 mm, sans son synchrone, qui voit le jour au terme de plus de deux années de travail. Le film est salué lors de sa sortie non seulement pour sa liberté formelle, mais aussi pour son impact social et politique. Solanas va ainsi donner naissance à un cinéma engagé et profondément original, nourri à la fois par l'imaginaire historique et contemporain de l'Argentine, mais aussi par ses espoirs et ses déceptions personnelles. Avec l'idée que le film devait continuer à être tourné les années suivantes, en y ajoutant de nouveaux chapitres, il n'aura de cesse par la suite de critiquer le pouvoir et d'inciter à la résistance, comme dans Les Fils de Fierro poème épique réalisé en 1972. Il doit s'exiler en 1976 après le coup d'État militaire mais, de Paris, continue son travail et réalise Tangos, l'exil de Gardel qui lui vaut le Grand prix spécial du jury au Festival de Venise en 1985. Puis il réalise Le Sud pour lequel il reçoit le Prix de la mise en scène à Cannes en 1988, Le Voyage en 1992 et Le Nuage en 1998, hommages à son pays, avant de revenir à une critique plus radicale des arcanes du pouvoir dans son dernier travail, Mémoire d'un saccage fresque politique d'une implacable clarté sur la crise argentine, faisant suite aux chapitres initiés avec L'heure des brasiers. Lors de la présentation de "Mémoire d'un saccage" au Festival de Berlin 2004, Fernando Solanas a reçu un Ours d'or d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre. La suite est "La dignidad de los nadies".
Filmographie
1962 Seguir andando
1963 Reflexión ciudana
1969 La hora de los hornos (Die Stunde der Hochöfen)
1971 Revolución justicalista
1971 Actualisación politica y doctrinaria
1978 Hijos de fierro (Söhne des Fierro)
1980 Le regard des autres
1985 Tangos ? el exilio de Gardel (Tangos ? Das Exil von Gardel)
1987 Sur (Süden)
1992 El viaje (Die Reise)
1998 La nube (Die Wolke)
2004 Memoria del saqueo (Documentary)
2005 La dignidad de los nadies (Documentary)
2007 Argentina latente (Documentary)
2008 La próxima estación (Documentary)
2009 Tierra sublevada: Oro impuro (Documentary)
2011 Tierra sublevada: Oro negro (Documentary)
2013 La guerra del fracking (Documentary)
2016 El legado estratégico de Juan Perón (Documentary)
2018 A Journey to the Fumigated Towns (Documentary)
2020 Tres a la deriva (Documentary) (post-production)
Dignidad de los nadies, La (2005)
Dans la foulée de Memoire d'un saccage, qui dénonçait les mécanismes politiques ayant conduit l'Argentine à la crise économique, La diginité du peuple montre comment les organisations sociales et les populations les plus démunies ont fait face au chômage et à la misère qui sévissent depuis 2001. Suite
Memoria del saqueo (2004)
Durant ces 25 dernières années, de la dictature militaire à aujourd'hui, l'Argentine a subi l'un des effondrements économique et social les plus brutaux qu'un pays ait pu connaître en temps de paix. Ce pays riche et sa population ont vécu dans leur chair et de plein fouet l'ensemble des traumatismes dénoncés par les altermondialistes : ultralibéralisme éhonté, spoliation des biens de l`état, explosion de la dette extérieure, corruption politico-financière massive? Tout cela avec Suite
La nube (1998)
Le théâtre, aujourd'hui dans un ancien dépôt de banlieue, était jadis une institution culturelle révolutionnaire. Et Max, son directeur charismatique (Eduardo Pavlovsky), un comédien méphistophélique, le penseur contestataire de sa génération révoltée. Mais aujourd'hui, à Buenos Aires aussi, ce sont les fonctionnaires de la culture qui font la pluie et le beau temps. Suite
El viaje (1992)
Martin, 17 ans, vit avec sa mère et son père adoptif au fin fond de la Patagonie. L´absence de perspectives le plonge dans le désespoir. C'est ainsi qu'un beau jour, il enfourche sa bicyclette et part à la recherche de son père. Son voyage nous fait parcourir toute l'Amérique latine à travers la richesse de ses mythes et de son histoire, des Indiens du Brésil aux Aztèques du Mexique. Il nous confronte aussi aux situations actuelles, catastrophiques sur le plan social et écologique. Suite
Sur (1988)
Tard dans la nuit, Floreal sort enfin de prison. Voilà cinq ans que sa femme et lui attendent de se retrouver. Mais la nuit sera longue et les retrouvailles sans cesse retardées. Car le couple, comme le pays, a changé. Cette nuit vaudra toutes les nuits, toute une vie. Une nuit où souvenirs, mirages des vivants et des morts se mêlent. Nuit de lumière aussi: sur c'est: «l'amour, le désir, les projets, l'utopie...» (Solanas). Suite
Tangos - el exilio de Gardel (1985)
Un groupe d'exilés argentins décide de raconter l'histoire de son déracinement en montant une tanguédie, un spectacle musical sur le tango : L'Exil de Gardel. Juan 1, un joueur de bandonéon, veut monter cette création à partir du livre que lui envoie Juan 2, de Buenos Aires où il résiste à la dictature militaire. Suite
Hora de los hornos, La (1968)
«Notre film est un film d'agitation et de propagande. C'est encore plus: un film d'action, un film-acto», a dit Fernando Solanas à propos de l'œuvre clé du nouveau cinéma latino-américain. Réalisé dans la seconde moitié des années soixante, La hora de los hornos est clairement un film destiné à un public averti et engagé. Suite