Compañeros - La noche de 12 años

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Ils sont trois que les militaires enlèvent de leurs cellules, sans ménagement, après les avoir encagoulés. Pour les exécuter? Ou les faire disparaître? Le titre nous prévient déjà que non. Trois hommes partent pour une longue nuit de douze ans. Álvaro Brechner signe, avec une œuvre forte, émouvante et, étonnamment, tout de même optimiste.

La réalité plus forte que la fiction

Le spectateur au fait de l’Histoire et de la politique en Amérique latine aura certainement entendu parler de ce président uruguayen, José «Pepe» Mujica, qui fut un ancien guérillero Tupamaro. Président atypique qui ne changea pas son train de vie, modeste, et qui lança de vraies réformes sociales. Qu’il ait été emprisonné est connu, mais on ignore souvent qu’il fut détenu au secret pendant douze longues années. Compañeros – La noche de 12 años relate cette période dramatique.

L’action démarre donc en 1973, lorsque les militaires prennent le pouvoir en Uruguay, et traite de l’emprisonnement de trois anciens Tupamaros dont celui de José «Pepe» Mujica. Álvaro Brechner ne s’est pas senti le besoin d’ajouter des scènes imaginaires pour créer de faux suspens ou susciter de l’émotion factice. Il fait le choix du réalisme et s’en tient aux souvenirs que lui ont raconté les trois protagonistes. Le soin apporté aux reconstitutions, les performances des acteurs, le montage, feront le reste. On est happé par les images dont la justesse permet de quasiment ressentir dans les tripes l’état psychique et physique des personnages. A certains moments, on en oublierait même que les prisonniers verront la fin de leur calvaire, tant les personnages sont à un doigt de craquer. Leur état de délabrement physique rend ces hommes si méconnaissables qu’on a de la peine à les distinguer les uns des autres. Et effectivement, nul besoin de faux suspens, car on se demande à chaque scène comment ces hommes arrivent à survivre à tant de souffrance, à quelles nouvelles avanies ils seront confrontés. Comme les personnages, on se surprend à chercher, avec eux, la moindre lueur dans cette nuit sans fin, à trouver de l’humour là où on s’y attend le moins. Tiens, un «feel-good movie», mais un vrai qui nous parle d’une belle idée de dignité humaine.

Martial Knaebel

Festivals & prix

Thessaloniki Film Festival: Audience Award

Festival de Huelva Cine Iberoamericano: Meilleur réalisateur, Prix du Public

Golden Pyramid Award, 40th Cairo International Film Festival

Amiens International Film Festival: Audience Award, Best Film

Biarritz International Festival of Latin American Cinema: Audience Award, Best Film

Cairo International Film Festival: FIPRESCI Prize, Best Film
Golden Pyramid, Best Film

Cannes Cinéphiles: Grand Prix, Best Films

Film Festival Oostende: Critics Award, Best Film
Look Prize, Best Photography, Carlos Catalán

Havana Film Festival, Asociación Cubana de Prensa Cinematográfica, Best Film
Casa de Las Américas Award, Best Film
Coral for Best Editing, Nacho Ruiz Capillas & Irene Blecua
Best Sound, Nacho Royo-Villanova & Eduardo Esquide
Glauber Rocha Award, Best Film
Radio Havana Award, Best Films

Festival Fribourg: Prix du Public, Prix spécial du Jury, Prix du Jury œcuménique

Huelva Latin American Film Festival: Audience Award, Best Film
Casa de Iberoamérica Award, Álvaro Brechner
IES Pablo Neruda, Best Film
León Ortega Award, Best Cinematography, Carlos Catalán
Manuel Barba Award, Best Screenplay
Silver Colon, Best Director
Best Actor, Alfonso Tort
Best Technical and Artistic Contribution

International Crime and Punishment Film Festival: International Golden Scale Award, Audience Award for Best Film

Resistance International Film Festival: Festival Award, Best Director

Thessaloniki Film Festival: Audience Award Open Horizons

Uruguayan Film Critics Association 2018:
UFCA Award, Best Film
Best Uruguayan Film
Best Director, Álvaro Brechner
Best Actor, Alfonso Tort
Best Actress, Mirella Pascual
Best Sound, Nacho Royo-Villanova, Eduardo Esquide, Martín Touron

Festival du Cinéma espagnol et latino d'Ajaccio: Grand Prix du Jury, Prix du Jury étudiant,

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Fiche technique

Titre original
Compañeros - La noche de 12 años
Titre
Compañeros - La noche de 12 años
RĂ©alisation
Álvaro Brechner
Pays
Uruguay
Année
2018
Scénario
Álvaro Brechner
Montage
Irene Blecua, Nacho Ruiz Capillas
Musique
Federico Jusid
Image
Carlos CatalĂĄn
Son
Eduardo Esquide, MartĂ­n Touron
Costumes
Alejandra Rosasco
DĂ©cors
Laura Musso, Paula de Granvar, Palomares-MartĂ­nez
Production
Tornasol Films
Formats
Blu-ray, DCP
Durée
122 min.
Langue
Spanisch/d/f
InterprĂštes
Antonio de la Torre (José Mujica), Chino Darín (Chino Darín ... Mauricio Rosencof), Alfonso Tort (Eleuterio Fernåndez Huidobro), César Troncoso (Militar), Soledad Villamil (Psiquiatra), Sílvia Pérez Cruz (Ivette (Silvia Pérez Cruz)), Mirella Pascual (Lucy), Nidia Telles (Rosa), John De Luca (Soldado Martinez)

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Organisation

Revue de presse

«Die hoch emotionalen Bilder dieses Spielfilms wirken lange nach. Und machen jedem klar, was es bedeutet, von sadistischen Wärtern zwölf Jahre lang an den Rand des Wahnsinns getrieben zu werden – und dennoch sich selbst und seinen Idealen treu zu bleiben.» Pierfrancesco Basile, Züritipp

«Düstere Bilder und eine eindrückliche Tonspur vermitteln diese furchtbare Gefangenschaft. Compañeros gelingt es als Spielfilm, ein dunkles Stück südamerikanischer Geschichte aufzurollen, gerade weil er keine Geschichtslektion draus macht und ganz nah an seinen Protagonisten bleibt.» Brigitte Häring, SRF Kultur 2

«Von einem internationalen Cast getragen, ist Brechners Werk ein visuell und schauspielerisch überzeugender klaustrophobischer Filmessay. Er macht mit viel subjektiver Kamera die physischen und mentalen Grenzen von Menschen optisch erfahrbar und kreiert dabei immer wieder grosse filmische Momente.» Geri Krebs, Frame

«En s'appuyant sur un montage qui mélange réel et fiction et un travail sur le son qui est mis en valeur par l'absence de lumière, Brechner parvient à faire vraiment ressentir au public cette descente dans les égouts de l'inhumanité sans perdre espoir, sans perdre sa confiance dans la liberté et la vie.» Cineuropa

«Un tour de force formel doublé d'un beau message d'espoir sur le pouvoir de résilience de l'être humain.» La Liberté

«Un témoignage bouleversant de toute une époque et de son sens de la résistance.» Mediapart

«Alvaro Brechner reconstitue cette ère de plomb avec talent et privilégie l'étincelle d'humanité qui subsiste dans la nuit la plus totale.» L'OBS

«Cette œuvre exemplaire d'intégrité se révèle à la fois oppressante, nécessaire et bouleversante.» La Gruyère

«Observateur gasciné de cette survie humaine au cœur de l'inhumain, Alvaro Brechner n'a pas cédé aux tentations spectaculaires qui guettent les réalisateurs de "films de prison". Son propos n'en est pas moins – le mot s'impose – captivant.» Le Canard enchaîné

«Par la mise en scène épurée du réalisateur Álvaro Brechner et une très belle mise en image de Carlos Catalán, Compañeros (“compagnons” donc) explique aussi ce qu’est la solidarité, même au fond du gouffre. Cultivant durant 122 minutes la tension psychologique d’un tel emprisonnement, Brechner réussit à nous faire oublier l’extradiégétique concernant l’heureux dénouement tout en traduisant l’espoir qui leur a permis de vivre.» Rolling Stone

«Un hymne poignant, ambitieux et politique à tous ceux qui vont jusqu’au bout de leurs forces pour préserver leurs idéaux.» aVoir-aLire.com