Notre-Dame du Nil
Perché sur une colline, un pensionnat pour jeunes filles tenu par des religieuses. «Notre-Dame du Nil» forme la future élite rwandaise. Même si l’ambiance semble joyeuse, l’appartenance sociale prend très vite le dessus: au Rwanda, en 1973 déjà , l’animosité des Hutus vis-à -vis des Tutsis pouvait mener à l’horreur. Et quoi de mieux qu’une école pour illustrer les démons qui hantent une société?
«Notre-Dame du Nil» est un pensionnat typique, les jeunes filles, même si elles ont devant elles des avenirs plutôt prestigieux, y sont tenues par une discipline de fer et à des tâches domestiques telles que lessive, nettoyage et entretien des abords de l’institution – en particulier maintenir propre et en bon état la statue de la Vierge à laquelle est dédiée l’école. Ces élèves sont filles de ministre (Gloriosa), d’ambassadeur ou de haut fonctionnaire. La majorité est hutu, mais la mère supérieure admet aussi un quota de jeunes filles tutsi comme Virginia et Veronica. Rentrant de vacances, ces jeunes filles apportent avec elles quelques cadeaux, et surtout l’hostilité contre les Tutsi qui prévaut déjà à l’extérieur. Gloriosa endommagera la statue en voulant lui donner un nez plus «hutu». Pour se protéger, elle accusera les Tutsi.
D’emblée, soulignons la fantastique beauté des images et le travail énorme accompli par le chef opérateur Thierry Arbogast, pour sa deuxième collaboration avec le réalisateur afghan Atiq Rahimi. Il faut imaginer les prouesses à accomplir pour obtenir un tel résultat dans les conditions précaires d’une province intérieure rwandaise. Cependant, cette beauté de la nature, des visages et des corps n’a rien de gratuit. Elle vient en contrepoint à la violence, sociale d’abord, puis carrément physique et meurtrière, engendrée par le récit historique racisé entretenu par les autorités politiques rwandaises de l’époque et qui mènera au massacre génocidaire de 1994. De ce point de vue, Notre-Dame du Nil revêt une importance particulière, pointant la responsabilité des premiers colons, et de l’Église, par l’introduction de caractères raciaux dans une société qui n’en avait pas. Voici un film que les écoles et collèges devraient absolument montrer car il s’agit d’un matériel pédagogique extraordinaire.
Martial Knaebel
BONUS:
Une interview du réalisateur Atiq Rahimi
UNESCO - Une étude sur le génocide 1994
Festivals & prix
Toronto International Film Festival 2019, Opening Film
Berlinale Youth Jury Generation 14plus: Crystal Bear for the Best Film
Fiche technique
Voulez-vous montrer ce film?
Merci de remplir ce formulaire.
Merci de nous contacter
Revue de presse
«Ein aufrüttelnder Film.» WOZ, Catherine Silberschmidt
«Wie wenig es braucht, in einer angespannten Lage einen Funken zum Inferno anwachsen zu lassen, bringt dieser Film eindringlich rüber.» PS Zeitung, Thierry Frochaux
«Das eindrücklich fotografierte Drama von Atiq Rahimi erzählt exemplarisch, wie es passieren konnte, dass in Ruanda 1994 innerhalb weniger Monate eine Million Tutsi ermordet wurde.» NZZ, Frank Heer
«In poetischen Bildern verbindet der Film stilsicher politische Realität mit geistiger Kultur, christliche Moral und traditionelle Rituale mit sich aus den Untiefen der Geschichte erhebenden mysteriösen Figuren.» cineman​, Irene Genhart
«Notre-Dame du Nil berührt und fesselt zugleich. Dem Film gelingt der schwierige Balanceakt zwischen Traum und Wirklichkeit, Natur und Mensch, Vergangenheit und Gegenwart, Nähe und Distanz. Die Geschichte entfaltet sich langsam und in stimmigen Bildern, die von kunstvoll-poetisch bis hin zu erbarmungslos brutal reichen. Dadurch entwickelt sich eine durchgehende Spannung, die den immer schärfer werdenden Konflikt spürbar werden lässt.» outnow, Sule Durmazkeser
«Ce drame apporte un regard pédagogique implacable.» 20minutes
«Un film où la beauté de la nature et la blancheur virginale dont sont vêtues les étudiantes semblent suspendues à l’éternité. Avant que le sang ne vienne les éclabousser.» Le Monde
«Atiq Rahimi signe un long-métrage subtil, à la fois effrayant et délicat.» L'Express
«Un film poétique, historique et politique à la fois.» RFI