Russkij kovcheg - Russian Ark
«L'Arche russe» annonce la célébration du tricentenaire du musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Sa construction fut entamée par Pierre Le Grand et se compléta au cours des siècles pour former l'un des plus importants patrimoines artistiques mondiaux. Le réalisateur Alexandre Sokourov exécute avec «L'Arche russe» une véritable performance technique, puisque le film fut tourné en un seul plan-séquence. Le réalisateur se défend de mettre en avant l'importance du procédé, pourtant ce sont bel et bien les innovations technologiques qui rendirent l'opération possible. C'est donc relié à un gigantesque disque dur que l'Allemand Tilman Büttner, qui s'était déjà illustré brillamment sur les séquences mouvementées de «Cours Lola, cours », a promené ici son steadycam pour immortaliser cette balade en temps réel.
Un réalisateur contemporain se retrouve comme par magie dans le musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg au début du XVIIIème siècle. Il y rencontre un cynique diplomate français du XIXème siècle et les deux hommes deviennent complices au cours d'un extraordinaire voyage dans le temps à travers le turbulent passé de la Russie, qui les conduit jusqu'à nos jours. Leur voyage se déroulant au cours d'une prise unique, réalisée à l'aide d'un steadycam spécial, sans aucun montage, les deux hommes s'engagent dans une discussion aussi ironique que passionnée. L'Ermitage est l'arche russe qui préserve avec amour l'art et l'histoire jusqu'à ce que le monde connaisse des jours meilleurs. «Ce musée est le seul endroit de Russie où cette action peut se dérouler, car nous n'avons pas d'autre labyrinthe si plein de vie et si riche en oeuvres d'art», explique Alexandre Sokourov. Si le tournage fut équivalent à la durée de la prise de vue, en revanche 6 mois de répétitions furent nécessaires pour coordonner les 867 personnes apparaissant sur les 33 plateaux traversés en enchaînement.
«La volonté d'Alexandre Sokourov de filmer L'Arche russe en une seule prise ininterrompue a nécessité d'extraordinaires solutions techniques. Comme il est physiquement impossible de tourner plus de douze minutes de film conventionnel, nous devions tourner en vidéo. Cependant, ce fut seulement l'arrivée relativement récente de caméras compactes haute définition 24p qui offrit la qualité visuelle et la possibilité de faire ce film pour le cinéma, en transférant notamment l'image numérique sur un négatif 35mm.
Avec l'aide de spécialistes allemands une plate-forme portable complexe a été conçue pour répondre aux exigences du scénario qui incluait des plans architecturaux précis, faisant ressortir la distance de 1300 mètres couverte par le déroulement de l'action. Il fut décidé que la seule façon de bouger la caméra serait d'utiliser un steadycam, bien que nous ne puissions être sûrs qu'après l'image finale, qu'une aussi longue prise de steadycam soit possible, compte tenu de la performance physique extrême demandée au chef-opérateur allemand, Tilman Büttner. A l'issue de mois entiers de répétitions, les 867 acteurs et figurants, les trois orchestres «live» devaient tous connaître leur position et rôles précis». C'est tout simplement extraordinaire.
Festivals & prix
Nomination European Filmaward
Toronto 2002 - IFC Visions Award
Cannes 2002 - Wettbewerb
Karlovy Vary 2002; New York 2002
Chicago 2002; Montreal 2002
Viennale 2002; London 2002
Pusan 2002; Rotterdam 2003
Fiche technique
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Revue de presse
«Très remarqué au Festival de Cannes 2002 pour son exploit inédit, L'Arche russe confirme l'absolue singularité d'Alexandre Sokourov, cinéaste trop rarement programmé. (...) Le titre signifie clairement une Russie d'avant le déluge, mais l'idéologie sans doute passéiste reste heureusement en retrait d'une formidable expérience esthétique, temporelle et sensorielle. Au-delà de ce qui apparaît à l'écran, ce film résolument moderne et contemplatif invite en effet le spectateur à une méditation plus large sur son propre rapport à l'art et à l'histoire.»
Norbert Creutz, Le Temps
«Le résultat se révèle stupéfiant. Mieux : contrairement à ce à quoi l'on pourrait s'attendre, il n'est jamais ennuyeux. L'histoire, ses va-et-vient grotesques ou magiques, son apparent chaos, ses zones d'ombre, sa grandeur et la petitesse de ceux qui la font, tout, ici, se résume en un seul mot: enchantement.(...)Le final, où l'on quitte le musée aux côtés de toutes les âmes qui y étaient retenues prisonnières, nous rend à nous-mêmes. A l'être de chair que nous sommes, et surtout à notre étourdissement une fois la pesanteur revenue. Cette confusion des sens atteste à coup sûr que L'Arche russe est un chef-d'oeuvre.»
Emmanuel Cuénod, La Tribune de Genève
«Dans un dernier souffle, la caméra se tourne vers la Néva, se rapproche des berges. L'image devient charbonneuse. Des vapeurs blanches montent du fleuve, manteaux brumeux sur un océan chaud, on dirait des vagues en plastique comme les aimait Fellini, on dirait les fumées du Styx, la mer allée avec la nuit, le passé, le présent et le futur mariés.»
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
«Ein ungeheuerliches, opulentes filmisches Erlebnis.»
Chicago Times
«Ein Film wie ein Traum.»
Hearald Tribune
«Ein Highlight.»
Der Spiegel
St. Petersburg und die Ermitage
Im Jahr 2003 ist St. Petersburg 300 Jahre alt. Im Herzen dieser
atemberaubenden Stadt, am Ufer der Neva, liegt die Ermitage, eine der
herrlichsten architektonischen Ensembles der Welt zu dem etwa der
Winterpalast gehört. Ursprünglich von Peter dem Großen als bescheidener
Winterpalast gebaut und von seinen Nachfahren vergrössert, wurde das
Ermitage-Museum von Katharina der Grossen gegründet. 1764 kaufte sie 225
Gemälde für ihre private Bildergalerie. Ihr erklärtes Ziel war es damals,
alle anderen europäischen Monarchen mit ihrer Sammlung zu übertreffen.1917
war der Winterpalast der Schauplatz der Oktober-Revolution. Heute ist die
Ermitage eines der grössten und berühmtesten Museen der Welt.