Blue Gate Crossing
Kerou a 17 ans, elle est lycéenne. Comme d'autres jeunes filles de son âge, elle se cherche. Rêveuse, elle doute d'elle-même et regrette l'insouciance de l'enfance. Shihao, est un jeune garçon séduisant et un peu rebelle, les filles l'adorent. Yuezhen, la meilleure amie de Kerou, en est folle amoureuse. Un jour Kerou le rejoint à l'entraînement et là, elle se décide à parler. Ce qu'elle lui révèle va le bouleverser et les deux adolescents vont ensemble goûter à l'âge adulte.
Entretien avec Yee Chih-yen
Blue gate crossing est aussi un film sur les difficultés de communication, du langage au contact des corps.
Oui, mais comme cette quête d'identité qui caractérise mes personnages. A 17 ans, on se cherche, et on tente dans un premier temps d'identifier la nature des problèmes auxquels on est confronté, avant d'essayer par la suite d'y répondre. C'est déjà un grand pas de parvenir à en parler.
D'où ce côté romantique parfaitement assumé?
Chez nous, tout est plus romantique. Les adolescents aiment les films TV à l'eau de rose. Les Taiwanais vivent très longtemps chez leurs parents, certains jusqu'à 40 ans. Or, la première expérience sexuelle, c'est aussi une déclaration d'indépendance vis-à-vis des parents, une façon de leur dire au revoir. Un fait qui ne trompe pas: les plus grandes vedettes pop à Taiwan sont les plus inoffensives sexuellement, les moins agressives. Les stars masculines sont relativement asexuées.
Appréhendez-vous la réaction des Occidentaux devant Blue gate crossing?
Non, au contraire, c'est passionnant de voir réagir des publics de culture et d'éducation différentes, qui n'ont donc pas le même rapport intime à ce qui est montré. J'ai pu observer à Cannes ces différences dans les réactions. Le public français voit le film comme une comédie romantique, quelque chose en apparence de léger, une histoire émouvante mais assez gaie. Les gens étaient touchés par l'histoire de ces trois adolescents pour qui tout est en devenir. A Taiwan, à chaque projection, les gens sont en larmes.
Festivals & prix
Festival International de Cannes 2002
Quinzaine des réalisateurs
International Filmfestival Bratislawa
Special Jury Prize
Fiche technique
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Revue de presse
«Die 17-jährige Schülerin Kerou liebt ihre Klassenkameradin Yuezhen, Yuezhen liebt den attraktiven Sportplatzstar Shihao, Shihao aber verliebt sich in Kerou, als diese ihrer Freundin einen Gefallen erweisen und Shihao auf seine heimliche Bewunderin aufmerksam machen will. Das liest sich wie die Exposition einer jener amerikanischen Teeniekomödien, bei denen sich am Schluss alles in Minne auflöst. Doch der Film «Blue Gate Crossing» kommt aus Taiwan und damit aus einem Kulturraum, wo das Thema lesbische Liebe noch nicht zum Alltag auf den Kinoleinwänden gehört. Der Blick von Regisseur Yee Chih-yen auf die jugendlichen Herzensnöte und Gefühlswirren ist neugierig, aber nie spekulativ oder entwürdigend voyeuristisch.»
SonntagsZeitung
«Es ist eine alte Geschichte, doch bleibt sie immer neu, und ob sie sich nun in Taipei oder Paris oder Düsseldorf zuträgt, macht eigentlich keinen Unterschied. Den Unterschied macht, wie sie erzählt ist: Und da ist «Blue Gate Crossing» schon eine Ausnahme. Sensibel und mit sanftem Humor folgt Yee Chih-yen seinen hervorragenden Darstellern auf ihrer jugendlichen Suche, mit fast scheuer Zurückhaltung und dennoch in klaren Bildern.»
Basler Zeitung
«Seit den siebziger Jahren bietet das internationale Kino regelmässig Anschauungsunterricht im Hormontreiben von Teenagern. Mit Werken, die oft retroaktive Phantasien oder Bereinigungen von Frustrationen zumeist männlicher Filmemacher sind und die den ersten Beischlaf oder einen pathetischen Selbstmord(versuch) als Kulminationspunkt haben. Auch die Geschichte von «Blue Gate Crossing» scheint den Reigen jugendlichen Überschwangs zu zeigen, zumal das Beziehungsdreieck sich auf perfekte Weise schliesst: Kerou entdeckt allmählich ihre lesbische Neigung und damit ihre Gefühle für die nichtsahnende Yuezhen. Doch der taiwanische Filmemacher Yee Chih-yen inszeniert seinen zweiten Spielfilm zurückhaltend; er erschliesst das Thema durch Beobachtung kleiner Gesten und der leisen Mimik seiner überzeugenden Darsteller. Selbst dort, wo ein im chinesischen Kontext nach wie vor tabuisiertes Thema wie lesbische Liebe – noch dazu bei Jugendlichen – aufgegriffen wird, kommt der Film ohne Stereotype aus und verlässt sich wie seinerzeit etwa «Fucking Amal» auf stimmige Alltagsepisoden. Während der schwedische Film jedoch vor allem den sozialen Aspekt der sexuellen Neigung problematisiert, geht es hier um den psychologischen, intimen.»
Neue Zürcher Zeitung
«Einfühlsam und humorvoll erzählt der taiwanische Regisseur Yee Chih-yen von den ersten Liebeserfahrungen dreier Gymnasiasten in Taipei. Die Protagonisten des frühlingshaft leicht inszenierten «Pubertätsdramas» sind die schwer verliebte Yuezhen, ihre verträumte Freundin Kerou und der attraktive Schwimmstar der Schule, Shihao, zwischen denen im Verlaufe eines Sommers ein diffiziles Beziehungsgeflecht entsteht. In einer klaren Bildsprache verfolgt der Film, der in Taiwan zum Grosserfolg wurde, die Träumereien, das Abtasten und die Enttäuschungen im Umgang mit dem andern – oder dem eigenen – Geschlecht.»
Tages-Anzeiger
«Immer weiter führt Regisseur Yee Chih-yen seine Protagonisten und das Publikum weg von allen Beziehungs-Schemata, die für eine junge Frau und einen jungen Mann bereitstehen. (...) Als beide sich jedoch von der Vorstellung lösen, dass sie sich als Liebespaar begegnen müssen, finden sie einander und lernen dabei, sich selber differenzierter zu beschreiben. Yee Chih-yen begleitet seine Protagonisten mit offensichtlicher Zuneigung und schafft eine wunderbare Coming-of-Age-Geschichte, die viel über Taipei und über das Erwachsenwerden erzählt.»
Cineman
«Un tel sujet, traité avec une si belle rigueur, n'est de loin pas des plus courants dans le cinéma taïwanais. Sans donner de leçons, par petites touches purement cinématographiques, Blue Gate Crossing constitue la plus
belle des entrées en matière.»
Le Temps
«Blue Gate Crossing erinnert uns ans erste Verliebtsein mit einem hübschen Jungen oder Mädchen und wie wir mit den Hindernissen umgehen mussten, die sich da in den Weg stellten. Dieser Film ist ungewöhnlich, ein wunderschöner und aufrichtiger Blick auf die junge Liebe.»
MetroWeekly
« D'une gravité légère, le film dépasse vite le problème de l'identité sexuelle de son héroïne, et fait des sentiments sa matière première. Il choisit l'intime comme domaine d'exploration privilégié et se fait discrètement miroir de toute une société. Sur un thème - le triangle amoureux à l'âge des possibles - qui paraît épuisé depuis belle lurette, Yee Chih-yen réalise donc une variation subtile et parvient à cultiver jusqu'au bout l'ambiguïté de ses personnages en refusant de laisser le scénario apporter des réponses trop simples à leurs interrogations juvéniles. « Comment on sera dans dix ans ? », se demandent Kerou et Shihao avec la conscience précoce des désillusions à venir. Une fois franchie la porte bleue du titre, une fois conquise l'assurance qui permet d'aimer librement, la vie tiendra-t-elle ses promesses ? Par sa simple existence, ce film lumineux, d'une sensualité diffuse, laisse espérer que oui. »
Le Monde