Daratt - Dry Season

Image de

DARATT ou la maîtrise du temps et du discours
Peut-il y avoir réconciliation sans reconnaissance de l'autre? Non, bien sûr, et c'est ce que DARATT raconte avec brio. Mais cette reconnaissance ne vient qu'avec le temps qu'on se donne.
Les nombreuses commissions «justice et réconciliation» africaines ont pour but que soient enfin brisés les cycles de violences. Réconciliation signifie reconnaissance de l'autre justice, que la faute soit reconnue. Tels sont les thèmes de DARATT. Et ce sera une des réussites du film de Mahamat Haroun Saleh que d'avoir su donner au temps l'«espace» nécessaire, en limitant les dialogues d'une sobriété toute bressonienne. L'absence de musique fait aussi partie de cette trame toute tournée vers la relation du jeune Atim avec Nasarra, le bourreau de son père. Il y a, enfin, ce ballet silencieux des corps au travail, qui marchent ou qui courent, mais qu'on sent toujours en attente. C'est donc une mise en scène superbe parce qu'intelligente et pertinente.
Pour en arriver là, il fallait une maîtrise du discours. Mahamat Haroun Saleh est tchadien. Son pays est déchiré par les guerres civiles. Il sait donc de quoi il parle, mais il a surtout su approfondir une réflexion sur la situation de son pays. Pour faire comprendre, ou au moins saisir, ce que vivent ses compatriotes, il lui fallait dépasser les slogans faciles pour aller à la rencontre des hommes qui sont faits de chair, qui vivent avec leurs sentiments. DARATT est une belle histoire car elle nous parle de l'humanité à partir d'un homme. Mahamat Harou Saleh est un grand cinéaste car il sait nous raconter cette belle histoire.
Martial Knaebel

Festivals & prix

Grand Special Prize of the Jury - Mostra Internazionale d'Arte Cinematografica di Venezia
UNESCO AWARD
New Crowened Hope, Wien

artwork

Fiche technique

Titre original
Daratt - Dry Season
Titre
Daratt - Dry Season
RĂ©alisation
Mahamat-Saleh Haroun
Pays
Tchad
Année
2006
Scénario
Mahamat-Saleh Haroun
Montage
Marie-Hélène Dozo
Musique
Wasis Diop
Image
Abraham Haile Biru
Son
Dana Farzanehpour
Production
Abderrahmane Sissako, Mahamat-Saleh Haroun, New Crowned Hope Festival Vienna
Formats
35mm, DVD
Durée
96 min.
Langue
Arabisch, Französisch/d/f
Interprètes
Ali Barkai (Atim), Youssouf Djaoro (Nassara), Abderamane Abakar (Soldat), Aziza Hisseine (Aicha), Djibril Ibrahim (Moussa), Fatimé Hadje (Tante), Khayar Oumar Defallah (Gumar Abatcha)

Voulez-vous montrer ce film?

Merci de remplir ce formulaire.

Date(s) de projection Projection(s)
Organisation

Revue de presse

Der Regisseur aus dem Tschad ist ein wunderbarer Geschichtenerzähler und sein Film ein Meisterwerk der Einfachheit.

Nahaufnahme, Selina Schmidiger.

«Ein Film wie "Daratt" prägt sich mir ein, denn er hat in seiner Kargheit, in seiner Klarheit eine Wucht... Die Produktion aus dem Tschad handelt von Atim, einem jungen Mann, dessen Vater im Bürgerkrieg umgebracht wurde. Nachdem eine Generalamnestie erlassen worden ist, macht sich Atim auf, den Tod des Vaters zu rächen. Doch die Beziehung, die Atim zu Nassara, dem Mörder, entwickelt, ist zu komplex, als dass eine Pistole Klarheit schaffen könnte. Mit reduzierten, der Ellipse zuneigenden Sequenzen evoziert Haroun einen Kreislauf aus Gewalt und ungesühnter Schuld, einen Kreislauf, der keinen Ausweg zu kennen scheint. Am Ende jedoch gelangt der Film zu einer der überraschendsten Auflösungen, die ich seit langem gesehen habe: In ein und derselben Geste stecken sowohl Rache als auch Versöhnung.»

TagesZeitung, Berlin, Cristine Nord

Mahamat-Saleh Haroun ist einer der wichtigsten zeitgenössischen Filmemacher Afrikas. Mit einfachsten Mitteln erzählt er eine eindrückliche Parabel über Rache und Vergebung.

Catherine Berger, SF DRS

Ganz der afrikanischen Erzähltradition verpflichtet, versucht Haroun, nicht einfach einen Einzelfall zu erzählen, sondern das Exemplarische an seiner Geschichte zu betonen.

NZZ

Film des Monats: Beeindruckend ist die Präsenz der beiden Hauptdarsteller. Unvermittelt wird hier deutlich, dass zwei Menschen mit realem Kriegshintergrund diese Rollen einnehmen und diese überzeugend verkörpern.

Medientipp

Ein Plädoyer für Vergebung, das ohne Moralisieren auskommt.

ZĂĽritipp

Thrillerartig spannend erlebt der Zuschauer den immer wieder knapp verhinderten Showdown. DARATT beindruckt vor allem auch trotz minimalistischer Inszenierung durch seine Klarheit der Aussage: die Möglichkeit des Vergebens in einem Kontext, wie wir ihn heute weltweit finden.

Art-Ch

Mahamat-Saleh Haroun ist davon überzeugt, dass das Kino den Menschen in Afrika hilft, eine neue, gemeinsame Identität aufzubauen - dies auf einem Kontinent, wo in vielen Teilen seit langer Zeit immer wieder Bürgerkriege aufflammen. Seiner Meinung nach ist es wichtig, dass die Filmemacher den Mut haben, einen moralischen Standpunkt zu setzen und den Glauben an die Macht der Fiktion, an eine neue gemeinsame Welt, nicht aufgeben. Mahamat-Saleh Haroun hat seine persönlichen Vorstellungen von zukunftigen afrikanischen Filmen in "Daratt" vollstens umgesetzt.

Nahaufnahme

«In meinem vorhergehenden Film, Abouna, beschäftigte ich mich bereits mit der Abwesenheit des Vaters, der spurlos verschwunden ist. Hier geht es einmal mehr um die Geschichte eines Vaters, der ebenfalls verschwunden ist, doch diesmal, weil er von einem anderen getötet wurde; und der Sohn sieht sich verpflichtet, die der Familie zugefügte Schmach zu rächen. Es handelt sich also um eine Geschichte, die von Rache handelt. Mit diesem Film wollte ich die wildesten, primitiven, erdhaften Kräfte erforschen, die den Menschen beherrschen. Die Kräfte der Finsternis, die sich in seinem Innersten regen und die Maschinen zur Erzeugung des Horrors antreiben. Hier wie anderswo. Wie lässt sich überhaupt noch zusammenleben nach so viel Gewalt und Hass? Ist Verzeihen noch möglich? Wie will man mit der Ungestraftheit umgehen? Soll man resignieren oder Selbstjustiz üben?» Mahamat-Saleh Haroun

«Dans mon précédent film Abouna, j'ai déjà traité de l'absence du père, parti sans laisser de trace. Ici, il s'agit encore de l'histoire d'un père, disparu aussi, mais cette fois tué par un homme ; et le fils se voit obligé de réparer l'offense faite à la famille. C'est une histoire de vengeance, donc. Je voudrais, à travers ce film, explorer les forces les plus sauvages, primitives, telluriques qui peuvent habiter l'homme. Les forces nocturnes qui se nichent au tréfonds de l'homme et font tourner les machines à fabriquer l'horreur. Ici et ailleurs. Comment en effet continuer à vivre ensemble après tant de violence et de haine? Y a-t-il encore une place pour le pardon? Quelle attitude adopter face à l'impunité? Se résigner ou se faire justice soi-même?» Mahamat-Saleh Haroun

La guerre civile au Tchad

Le Tchad connaît depuis octobre 1965 une situation de guerre civile. La déclaration d'indépendance, signée le 11 août 1960, a ravivé l'opposition entre le Sud, animiste et chrétien, et le Nord, musulman, influencé par le nassérisme. D'abord sous l'emprise d'hommes du Sud, François Tombalbaye puis Félix Malloum, le Tchad fut dirigé à partir de 1979 par des hommes du Nord : Goukouni Weddeye, Hissène Habré et Idriss Déby qui ont conquis le pouvoir en s'appuyant sur leur ethnie d'origine. Malgré la signature de plusieurs accords entre le président Déby et certaines factions armées, l'instabilité perdure, notamment dans le Sud, dans la région du lac Tchad, et plus récemment dans l'Est. Le gouvernement en place à N'Djamena est, aujourd'hui, loin de contrôler l'ensemble du territoire national. Le pays est aujourd'hui complètement exsangue en raison des effets conjugués de la guerre, de la

sécheresse et de la famine.