Fish and Cat
Carton: Des restaurateurs du nord de l’Iran condamnés pour avoir servi de la viande humaine à leurs clients. Image: Un groupe d’étudiant(e)s campent aux abords d’un lac à l’orée d’une forêt où rôdent deux hommes aux mines patibulaires et au comportement aussi étrange qu’inquiétant. Ceux-là sont venus participer à une compétition de cerfs-volants. Il a suffi de peu de choses à Shahram Mokri, jeune cinéaste iranien, pour créer une atmosphère troublante et instiller le doute et l’angoisse. Et qui plus est, en un seul plan.
L’avènement du numérique a élargi l’éventail des possibilités techniques pour la fabrication d’un film. On aurait pu croire que Sokourov, avec son Russian Ark, après avoir fait le tour de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, aurait aussi fait le tour de la question de l’utilisation de ces possibilités technologiques en proposant un seul long plan séquence pour la durée d’un film. Fish and Cat et Shahram Mokri nous prouvent que nous n’avons encore rien vu. Chez le Russe, l’action était unique, se déroulait dans un espace clos, et la caméra suivait un couple de personnage faisant office de fil conducteur, les passages d’une salle à l’autre formant les chapitres de cette action. Tout cela permettait au spectateur de garder la maîtrise du temps. Avec l’Iranien, rien de tel. La scène n’a plus de limite physique, nous partons d’un restaurant avec deux hommes pour pénétrer dans une forêt, où discutent un père et son fils, et finalement arriver parmi un groupe d’étudiants campant au bord d’un lac, ayant perdu en chemin les deux personnages du début pour en retrouver d’autres. La caméra en suit un, l’abandonne pour un autre, change encore de direction avec un troisième... et, sans crier gare, nous revoilà au point de départ. En toute logique, l’utilisation d’un seul et unique plan pour mettre en scène une histoire impliquerait la linéarité du récit, et le déroulement de celui-ci en temps réel. Mokri se libère avec habileté de cette fausse contrainte et nous offre, l’air de rien, une superbe illustration de ce que signifie concrètement le fameux ruban de Moebius. Deux heures d’un ballet à la chorégraphie élégante et fluide, et cette fois-ci nous avons perdu la maîtrise du temps. Cette vivacité continuelle n’empêche pourtant pas que des tableaux d’une harmonie parfaite surgissent au détour d’un mouvement de caméra. Fish and Cats, c’est une nouvelle belle surprise du cinéma iranien qui n’en finit pas de nous étonner.
Festivals & prix
Special Prize at Venice Filmfestival 2013 - Horizons Award
Filmfestival Lisboa - Best Film Award
Busan International Filmfestival
Mostra Internacional de Cinema de São Paulo
Fribourg International Film Festival 2014 - FIPRESCI award, Youth Jury Award
Fiche technique
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Revue de presse
«Bravourös choreografiert und höchst verblüffend. Skulptur der Zeit, fürwahr.» Tages-Anzeiger, Pascal Blum
«Une extraordinaire expérience - à découvrir absolument!» La Liberté, Eric Steiner
«Ein verstörend intensives filmisches Vexierbild.» Frame
«Eine Offenbarung: Shahram Mokris verblüffender und entzückender zweiter Spielfilm.»
Senses of Cinema
«Ein kühnes Experiment.» Filmbulletin
«Als hätte Marcel Proust seine verlorenen Zeit visualisiert.» JoF
«So leise politisch wie kompromisslos cinematografisch.»
The New York Times
«Brilliantly sustained, Fish & Cat is further evidence of a new generation of filmmakers emerging in Iran.» Museum of Modern Art
«Cult outlets should take note! Alles ist nicht so, wie es erscheint in Shahram Mokris hochgradig originellen zweiten Spielfilm, gefilmt in einer langen, bravourösen Einstellung.»
Variety