Shizukanaru Ketto
1944, dans un hôpital de l'armée : Par une nuit pluvieuse, le jeune docteur Kyoji Fujisaki (Toshiro Mifune) opère un soldat touché d'une balle dans le ventre. Débordé par son travail, et ayant retiré ses gants durant l'opération, il se coupe au doigt avec un scalpel. Le lendemain, il apprend que son patient était atteint de la syphilis, et des examens confirment qu'il est lui aussi atteint par la maladie. 2 ans plus tard, de retour à Tokyo, il rejette par conscience morale la femme qu'il devait épouser. L'arrivée dans la clinique du soldat, maintenant civil, qui ne s'est pas soigné et a contaminé sa femme enceinte, le mettra face à une responsabilité encore plus grande.
Considéré jusque dans les années 60 comme un dramatique fléau social, la syphilis n'est ici qu'un épiphénomène du questionnement cinématographique d'Akira Korosava qui pose en fait les incontournables et cruciales interrogations sur le désir et la morale, l'égoïsme et la compassion, le souhait de fonder une famille et l'intégrité physique de l'autre. D'une pertinente intelligence réflexive, ouverte à bien d'autres situations conflictuelles, cette œuvre qui fut rarement distribuée est une adaptation rigoureuse d'une pièce de théâtre à succès.