Un homme qui crie

Adam, ancien champion de natation, est maître nageur à l’hôtel international de la ville. Son fils, Abdel, le seconde dans sa tâche. La guerre civile fait rage dans le pays et se rapproche de la ville. L’armée a besoin d’hommes et d’argent. Adam est harcelé par un «ami», membre du parti au pouvoir, qui attend de lui qu’il paie son écot à l’effort de guerre. La pression se fait plus forte alors que l’hôtel est privatisé, et que la nouvelle direction «rationalise».

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Un reflet du monde
Le réalisateur de Daratt revient avec une oeuvre dont le récit est, d’une part, fortement ancré dans la réalité de son pays, le Tchad, subissant toujours une guerre civile larvée, et souligne d’autre part le destin difficile des employés souffrant une autre guerre, économique celle-là, dont ils sont les premières victimes dans le monde entier. En liant ainsi privatisation de l’économie, accompagnée de son cortège de «rationalisations», et effort de guerre, où les pauvres sont encore une fois victimes, Mahamat-Saleh Haroun plante un décor parfait pour une tragédie du théâtre classique où le père n’aurait d’autre choix que de sacrifier son fils, pour porter, à jamais, le poids de cette douleur et de cette culpabilité. Cependant, il ne s’agit plus de questions d’honneur ou d’orgueil mal placées, mais de situations plus prosaïques, et les personnages ne sont pas des héros, mais des gens tout ce qu’il y a de plus ordinaire car chacun se doit de trouver une issue pour survivre au présent ou préparer son avenir. Un homme qui crie est donc fait de ce mélange subtil qui font les grandes oeuvres de cinéma en ayant une action dramatique qui nous tient en haleine durant toute sa durée à laquelle vient s’intégrer l’histoire contemporaine qui lui donne toute sa force. Surtout, Haroun a ce talent, en toute simplicité, sans effet autre que les silences et les pauses, de donner à ses personnages, eux-mêmes simples, une dimension universelle à partir de leur destin «local». Le personnage d’Adam, petit à petit, grandit et devient avec force la personnification de tous ces parents dont les fils sont partis à la guerre, et n’en sont pas revenus. Enfin, ce mélange subtil ne pourrait exister s’il n’était soutenu par une image paisible et un rythme qui permet la respiration, des personnages et du spectateur. Oui, Un
homme qui crie se déroule peut-être en Afrique, mais c’est un film qui nous parle également de nous.
Martial Knaebel

Festivals & prix

Prix du Jury - Jurypreis Cannes 2010

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Fiche technique

Titre originalUn homme qui crie
TitreUn homme qui crie
RéalisationMahamat-Saleh Haroun
PaysTchad
Année2010
ScénarioMahamat-Saleh HAROUN
MontageMarie-Helene DOZO
MusiqueWasis DIOP
ImageLaurent BRUNET
SonDana FARZANEHPOUR
Costumes
Décors
Production
Formats35mm, DVD, Blu-ray
Durée92 min.
LangueArabisch, Französisch/d/f
InterprètesYoussouf DJAORO, Diouc KOMA, Djeneba KONE, Emil ABOSSOLO M'BO, Heling LI, Hadje Fatime NGOUA, Marius YELOLO

Fiche technique

Titre originalUn homme qui crie
TitreUn homme qui crie
RéalisationMahamat-Saleh Haroun
PaysTchad
Année2010
ScénarioMahamat-Saleh HAROUN
MontageMarie-Helene DOZO
MusiqueWasis DIOP
ImageLaurent BRUNET
SonDana FARZANEHPOUR
Costumes
Décors
Production
Formats35mm, DVD, Blu-ray
Durée92 min.
LangueArabisch, Französisch/d/f
InterprètesYoussouf DJAORO, Diouc KOMA, Djeneba KONE, Emil ABOSSOLO M'BO, Heling LI, Hadje Fatime NGOUA, Marius YELOLO

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