Yi Yi
Comme beaucoup d'hommes dans la quarantaine, NJ en est à un stade où il se demande si sa vie aurait pu être différente. La rencontre fortuite avec son amour de jeunesse, Sherry, lui donne envie de repartir à zéro. Car à la maison, les crises se succèdent et sur le plan professionnel, l'entreprise de matériel informatique dont il est l'un des associés est au bord de la faillite. Le jour du mariage de son beau-frère, NJ apprend que sa belle-mère a été transportée d'urgence à l'hôpital, dans le coma. Dans son entreprise, une association avec un célèbre concepteur de logiciels japonais est envisagée. NJ est désigné pour recevoir le futur partenaire, Ota, un homme avec lequel il se lie d'amitié. A la maison, les choses continuent à empirer.
La grand-mère est rentrée de l'hôpital et le médecin presse tous les membres de la famille de lui parler pour la ramener à la vie. La tension est trop forte pour Min-Min, elle craque et part méditer dans un temple. Pour les deux enfants, parler à la grand-mère inanimée est également une épreuve. Yang-Yang, le petit garçon, ne peut s'y résoudre, ce qui le conduit à s'intéresser à «l'autre moitié de la vérité», qu'il tente de saisir avec son appareil photo. Quant à Ting-Ting, elle se demande si l'état de la vieille dame ne lui est pas imputable. Pendant ce temps, NJ est au Japon, officiellement pour affaires, et officieusement pour renouer avec son passé amoureux. Quant NJ rentrera à Taipei, il saura si la vie lui a offert une deuxième chance ou pas.
Festivals & prix
Beste Regie in Cannes 2000
Grand Prix Regard d'Or Festival Fribourg 2001
Fiche technique
Voulez-vous montrer ce film?
Merci de remplir ce formulaire.
Merci de nous contacter
Plus sur ce film dans notre magazine
Ă€ propos des choses invisibles dans la vie
Quel coup de cœur ! Quel joie de le (re)voir restauré ! Edward Yang nous raconte d’une manière délirante dans son chef-d’œuvre l’histoire d’une famille à Taïwan. NJ Jian, sa femme Min-Min et leurs deux enfants forment une famille de la classe moyenne. Ils partagent leur appartement de Taipei avec la grand-mère. Comme beaucoup d’hommes dans la quarantaine, NJ en est à un stade ...
Revue de presse
«Man vergisst ihn nicht wieder, den kleinen Knaben, der mit seinem Heft in der hand vor den Sarg mit seiner toten Grossmutter tritt und ihr vorliest, warum er ihr in der zeit des Komas nach dem Hirnschlag nie etwas erzählt habe.» Der Bund
«Loin de tout exotisme, de tout cynisme, Edward Yang regarde sans fard la pâte humaine, mais son amour désespéré de l'art nous le rend bien proche.» Télérama
«Yangs szenische Welt ist so reich, dass sich Auftrumpfen mit Einzelideen erübrigt. Ganz beiläufig wächst der Familien- auch zum Gesellschaftsroman heran, dem stillen Drama der grossen Vereinzelung, der freilich ein gelassenes und ungemein tröstliches Vertrauen in die Regenerationskraft jeder verlorenen Seele entgegensteht.» Tages-Anzeiger
«Yi Yi est son chef-d'oeuvre, et beaucoup plus que cela encore : une percée du cinéma, comme il s'en produit une ou deux par décennies.» Les Inrocks
«Ce qui frappe en premier lieu, c'est la clarté de la réalisation et du scénario qui font se croiser les fils de la narration avec un sens quasi musical.» Positif
«Ein wunderbar präzise beobachtetes Porträt von Familienmitgliedern, die ihr Leben neu überdenken müssen.» Der Spiegel
«Les trajectoires entremêlées de personnages de tous âges dessinent un paysage d'une beauté énigmatique.» Le Monde
«Il ne servirait à rien de dire que Yi Yi d'Edward Yang est meilleur que tel film ou plus fort que tel autre présenté sur la Croisette. Yi Yi respendit à leurs côtés et n'écrase personne: il est tellement différent, il est tellement ailleurs. (...) Yi Yi parle de nous et de nous tous.» Libération
«Un film à la fois yin et Yang.» Les Cahiers du cinéma
«La vie. Ce cadeau empoisonné, cette aventure dont on ne sort pas vivant, ce voyage magnifique et tourmenté...» La vie et rien d'autre, c'est le thème qu'embrasse Edward Yang dans Yi Yi. Le réalisateur taïwanais explique: «Je voulais filmer la vie. Essayer de comprendre et de faire partager les sentiments que nous éprouvons tous dans certaines circonstances. On est triste, on est heureux, on a de la sympathie pour quelqu'un, on se réveille en se posant des tas de questions, toujours les mêmes.» Significativement, Yi Yi commence par un mariage et se termine par un enterrement, comme un raccourci des cycles de l'existence. Entre ce pôle clair et ce pôle obscur, les jours et les peines, les démons et les merveilles, le yin et le yang. Les individus s'agitent au sein de cette grande fourmilière qu'est le monde moderne. De Taipei, on ne voit que les reflets dans les vitres, des fragments d'architecture fonctionnelle ou opulente, des bouts de rues, des feux rouges, des appartements regorgeant de luxe et de toc. «Cette société déshumanisée exprime le passage de la culture traditionnelle chinoise à la pop culture américaine qui nous fascine complètement. Derrière, il n'y a rien. Alors on se réfugie dans des croyances bricolées. Des superstitions, des fausses idoles, l'argent. Et un jour, vous craquez. Ou alors, dans le silence subit d'un bar à karaoké touché par la grâce, vous jouez Bach» déclare Edward Yang. L'Hebdo
«Das beste, was ein Filmemacher zu sagen hat, sollte womöglich in seinem Film drin gefunden werden und nicht auf einem Blatt Papier.» Edward Yang
«Voilà une œuvre fleuve sur de petits riens, qui parvient à faire circuler les mutations sociales et économiques de son pays, qui parle de mort, de désir, de farces enfantines, de souvenirs et de regrets aussi. Ou comment chacun trouve sa place dans le monde, dans la société, dans la famille. (...) Nous revoilà à la frontière des superlatifs. Irrésistiblement. Car tout dans ces images en ligne claire, d'une scène à l'autre, d'une situation pour laquelle des cinéastes vendraient leur mère (...), tout converge bientôt vers une chronique d'une fulgurante familiarité avec n'importe quelle vie, d'ici comme des rues de Taipei.» Le Temps