Yeelen

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Parcours initiatique
S'il y a un cinéaste qui a su traiter les complexes de l'Afrique, la complexité et la richesse de sa culture et la nécessité de son cinéma, c'est bien Souleymane Cissé. Pourtant son discours est tellement subtil et si pénétrant, jusqu' au coeur des questions fondamentales, qu'il laisse croire qu'il passe à côté ou même qu'il les évite. Cissé a cette force de propos qui fait que l'Afrique est donnée à voir presque avec agressivité, n'eût été cette forme d'élévation digne de la culture Bambara, celle-là même qui empreint son cinéma d'un sublime qui le place au niveau le plus universel. Yeelen raconte l'histoire du jeune homme Niankoro, qui entreprend un long parcours initiatique qui doit lui donner les pouvoirs magiques que Soma, son père, détient jalousement.

Festivals & prix

Festival de Cannes 1987
Prix du Jury
Bergamo Film Festival
Goldene Rose
Preis der Europäischen Gemeinschaft Brüssel

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Fiche technique

Titre original
Yeelen
Titre
Yeelen
RĂ©alisation
Souleymane Cissé
Pays
Mali
Année
1987
Scénario
Souleymane Cissé
Montage
Andrée Davanture, Dounamba Coulibali
Musique
Michel Portal, Salif Keita
Image
Jean-Noel Ferragut
Son
Daniel Olivier, Michel Mellier
DĂ©cors
Kossa Mody Keita
Production
Les Film Cissé
Formats
35mm, DVD, DCP
Durée
106 min.
Langue
Bambara, Französisch/d/f
Interprètes
Niamanto Sanogo (Soma), Koumba Traore (Nianankoro\'s Mother), Balla Moussa Keita (Peul King), Issiaka Kane (Nianankoro), Aoua Sangare (Attu), Ismaila Sarr (Djigui), Youssouf Tenin Cissé (Attu's Son)

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Organisation

Revue de presse

«Kürzlich habe ich Yeelen des afrikanischen Regisseurs Souleymane Cissé gesehen. Der Film hat mich umgehauen.»

Martin Scorsese

In einer präkolonialen Zeit angesetzt, führt Yeelen durch eine unendlich weite, in ihrer Schönheit einmalige Landschaft und ist tief verwurzelt in der Kultur der Bamana, der grössten Volksgruppe Malis.»

CinemAfrica Filmpodium ZĂĽrich

«Souleymane Cisse recreates the premodern world of the Bambara culture, where the only hint of the industrial age is the presence of a black-smith.»

New York Times

«Arguably the best-known African film and one of the most visually stunning films ever made anywhere in the world.»

Africa-In-Motion

«A masterwork of metaphysical realism ... His perspective, however, is political: the underlying subject of the story - concerning a shaman’s mortal pursuit of his son, who is endowed with similar powers - is the abuse of power and the price of resistance, however legitimate.»

The Newyorker

«Die Bilder der unbarmherzig und doch erhaben erscheinenden Natur, die grossartig mit den inneren Befindlichkeiten der Protagonisten korrespondieren, machen Yeelen – Das Licht zu einem aussergewöhnlichen visuellen Erlebnis, dessen kraftvolle Ruhe eine ansprechende Spiritualität transportiert.»

kinozeit, Marie Anderson

«C’est pour cette tragique confrontation entre les valeurs Bien/Mal, pour cette violence de l’action toujours intimement liée à la beauté, pour cette esthétique parfaitement maîtrisée de l’image, qu’il faut connaître Yeelen, film repère dans l’histoire du cinéma africain.»

Sophie Marsallon, Université Paris

«Une légende intemporelle faisant bonne mesure de fétiches ancestraux et d’incantations magiques. Des esprits bénéfiques ou maléfiques s’y manifestent. Des animaux sacrés y sont invoqués. Le ciel et la terre y sont pris à témoin. Joué par des comédiens captivants, surtout Issiaka Kane (Nianankoro), c’est un film où des personnages mystérieux évoluent dans des décors étranges. Où compte chaque attitude, chaque geste, chaque regard. Où les silences pèsent autant que les mots. Réalisé avec une rigoureuse limpidité, par le cinéaste malien Souleymane Cissé, Yeelen (la lumière) s’ouvre sur l’image d’un lever de soleil. Le spectacle est éblouissant.»

Le Canard enchaîné, Jean-Paul Grousset

«Yeelen est un film magique, d’une beauté intense, achevée. Un film de violence et de sagesse. Il ne ressemble à aucun autre et raconte le combat sans merci entre un père et son fils, entre le pouvoir et le savoir, entre les Bambaras et les Peuls. La mort est au bout, mais aussi Yeelen, la lumière. C’est une longue traque initiatique, peuplée de rois et de guerriers, semée d’embûches et de sacrifices. Une femme qui se croit stérile accouche d’un enfant prédestiné, les chiens soudain marchent à l’envers, les arbres s’enflamment spontanément, les armes ont des pouvoirs exorbitants. Fou et surprenant, parfois d’un burlesque métaphysique, Yeelen entraîne dans un monde – préhistorique ou postnucléaire – un autre espace, un autre temps. S’il a tant séduit à Cannes, c’est qu’il est à l’évidence tout autre chose qu’un film « en voie de développement.»

Le Monde, Danièle Heymann

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Souleymane Cissé:

«Il est temps de montrer notre continent avec dignité et noblesse. Notre culture n’a rien à envier à celle des autres. Et nous, cinéastes, avons un rôle primordial à jouer : corriger l’image que le regard des autres nous a renvoyée pendant des lustres. Le sujet de Yeelen est la saga des Bambara mais aussi la connaissance, ce que l’homme fait du savoir qu’il acquiert.»

«Ma façon de vivre, c’est de croire en l’avenir; si j’étais fataliste, je ne serais pas cinéaste. Rien ne me poussait à faire du cinéma. C’est moi qui l’ai choisi. Je voulais voir les choses et les faire voir. Quand on a cette curiosité, on ne peut pas être fataliste.»